Les » maisons de l’international expérimentales « , ces lieux où seraient regroupés toutes les organisations qui peuvent aider les entrepreneurs français à l’étranger ne sont pas prêtes de voir le jour en ces temps de disettes budgétaires qui frappent l’ensemble des acteurs. Le projet d’en créer au moins deux avant la fin de l’année, lancé par Fleur Pellerin après les assises de l’entrepreneuriat avec le soutien de Nicole Bricq, est plutôt compromis, notamment aux États-Unis, où ce rêve américain se heurte aux réalités budgétaires.
Celui d’une maison de l’international aux Etats-Unis, le « US-French Tech Hub » à San Francisco, semblait en effet bien parti : il reposait sur un partenariat Etat-Région, avec le projet de recréer une plateforme d’accueil des PME françaises dont auraient été coactionnaires Ubifrance, qui possède un bureau sur place, et Hubtech 21, une filiale de l’Agence régionale de développement (ARD) d’Île de France installée à Boston, avec une vocation à accueillir d’autres partenaires, en particulier la Chambre de commerce franco-américaine (FACCSF/French American Chamber of Commerce San Francisco) (1).
Le dossier était prêt en juin. Restait à boucler les financements. Et en cette période de vaches maigres budgétaires, personne ne se bouscule. Résultat : il manque 2 millions d’euros et personne ne veut -ou ne peut- mettre au pot. Compte tenu de l’implication de l’ARD francilienne, ce sujet serait même, selon un bon connaisseur du microcosme du commerce extérieur, «un des points de blocage » des négociations autour du Plan régional d’internationalisation des entreprises (PRIE) d’Île de France, toujours pas adopté.
En attendant, le millefeuille demeure dans la Silicon Valley, où Ubifrance, la FACCSF, mais aussi des organismes privés tels que BNP Paribas Atelier, Orange Fab ou San francisco BayAccueil se positionnent en relais des porteurs de projets français sans être forcément « interconnectés »… “ Tout cela étonne les Suisses. Eux, ils ont tout centralisé dans une seule organisation, Swissnex. ”, confiait récemment à 01net Sophie Woodville, la directrice exécutive de la FACCSF, dans un article intitulé « Heureux comme un français dans la Silicon Valley« . Swissnex, se présente en effet comme un réseau scientifique et d’innovation et une plateforme de connexion entre les startups suisses et l’Amérique du Nord. Heureux Suisses, donc…
Christine Gilguy
(1) Lire dans la LC N°61 du 13 juin 2013 : Un ticket Ubifrance/ Ile de France pour la première maison de l’international à San Francisco.