Luxe : un secteur qui se joue des crises

Le
cabinet Bain & Compaby et la Fondazione Altagamma
ont publié, le 3 mai dernier, une étude concernant le marché mondial du luxe. Après
une baisse de 8% en 2009, celui-ci a connu un rebond de 12% en 2010 (172
milliards d’euros). Les raisons de cette embellie sont multiples. Les
principales, listées par Bain & Company, sont : une hausse du trafic
international, une confiance retrouvée des consommateurs, des ventes Internet
en hausse et une augmentation à deux chiffres des ventes des department stores
américains.

En
2010, le marché mondial du luxe s’est réparti entre l’Europe (37%), les
Amériques (31%), l’Asie-Pacifique (16%), le Japon (11%) et le reste du monde
(5%). Les États-Unis demeurent de loin le plus grand marché (27,9%), avec une
hausse de 16%, suivi par le Japon (10,4%). L’Italie arrive derrière (9,6%, avec
une hausse de 7%). Vient ensuite l’ensemble Chine-Hong Kong (7,9%), avec une croissance
spectaculaire de 30% pour la
Chine (5,3% du marché mondial) et de 15% pour Hong Kong (2,5%
du marché mondial).

Les
autres pays sont la France
(7,3% du marché mondial), le Royaume-Uni (5,1%), l’Allemagne (4,6%), la Corée du Sud (3,2%) et la Russie (2,8%). Même avec
des croissances autour de 10%, les autres marchés demeurent encore assez
marginaux comme le Moyen-Orient (Dubaï, Abou Dhabi, Qatar, Koweït : 4,1
milliards d’euros), le Brésil (1,8 milliard d’euros), ou l’Inde (800 millions d’euros).
En revanche, la Chine
s’affirme comme le marché à la croissance la plus rapide, au point de devenir
le troisième marché mondial dans cinq ans, sachant que la moitié des achats de
luxe des Chinois se fait à l’étranger, avec une loyauté croissante envers les
marques occidentales et un rejet de plus en plus affirmé des contrefaçons.

Pour
cette année, Bain & Company anticipe des ventes qui atteindront 185
milliards d’euros. Les marchés seront l’Europe (37%), les Amériques
(31%), l’Asie-Pacifique
(18%), le Japon (9%) où les effets du tremblement de terre devraient
entraîner une
diminution des ventes de 5%, ce qui est important pour un marché mature
comme le Japon, et le reste du monde (5%). A échéance plus lointaine, en
2014, le
marché aura cru (+ 5% à + 6%) et il devrait se répartir entre l’Europe
(36%),
les Amériques (30%), l’Asie-Pacifique (20%), le Japon (8%) et le reste
du
monde (5%).

Au
niveau sectoriel, les ventes 2010 se sont réparties entre les appareils (27% –
+ 10% de croissance), les accessoires (25% – + 17%), les parfums et cosmétiques
(22% – + 4%), le luxe très haut de gamme (20% – + 21%), et les arts de la table
(3%). Les articles en cuir sont un secteur en constant essor avec + 20% des
ventes en 2010. On comprend mieux l’intérêt pressant de LVMH pour une maison
comme Hermès. A noter que le luxe très haut de gamme enregistre le record de
croissance.

Jean-François
Tournoud