«Le
Havre a fait depuis longtemps le choix de la Chine» affirme son maire, Edouard Philippe. «En
effet, la ville est jumelée depuis 25 ans avec la cité chinoise de Dalian. Le
port du Havre, jumelé au port de Shanghai depuis 2006, dessert 14 ports chinois
et la Chine est
désormais le premier client du port à hauteur de 34%. Depuis 2007, existe au
Havre un cycle licence de l’Institut d’études politiques de Paris axé sur l’Asie. Sur 14 hectares, nous avons
le projet de créer un centre de commerce avec la Chine. Enfin, il y a le traditionnel
rendez-vous annuel China Europa entre les entreprises des deux pays».
Alors
que les trois premières éditions de China Europe se sont tenues au Havre, celle
de 2011, qui aura lieu du 5 au 9 décembre prochain, marquera un changement avec
un déroulement en Chine. Dans un but pratique, Le
Havre Développement, le comité d’expansion économique de la région havraise, s’est
associé avec Ubifrance et les bureaux de sa mission économique en Chine. L’agence
Ubifrance est en train de mobiliser une cinquantaine d’entreprises françaises
qui, dans le cadre de China Europa 2011, participeront à une mission intitulée «Solutions
françaises pour des villes chinoises sobres en carbone».
Celle-ci se
déroulera dans trois villes chinoises partenaires : la ville-province de
Chongqing (au centre du pays, 32,6 millions d’habitants), Chengdu (capitale de
la province du Sichuan, 12,7 millions d’habitants), et Shenyang (capitale de la
province du Liaoning, située au nord-est du pays, 7,1 millions d’habitants). Côté
chinois, selon Vincent Perrin, directeur pays adjoint de la mission économique
en Chine d’Ubifrance, les attentes varient selon les villes. «Avec son énorme
population, Chongqing veut développer son métro et est intéressée par les
solutions de tramways» précise-t-il.
De son côté «Chengdu, notamment ses
grandes entreprises, sont à la recherche de technologies innovantes. A titre d’exemple,
l’audit énergétique est certainement un secteur porteur pour les Français». Quant
à Shenyang «la ville et la province du Liaoning sont préoccupées par les effets
négatifs des centrales thermiques. Elles sont intéressées par toutes les
technologies liées au recyclage, au traitement des eaux, et aux déchets». Sachant
que ces trois villes comptent environ 500 éco-entreprises chacune.
Selon
Ubifrance, la cinquantaine d’entreprises prévues proviendra pour un tiers de
Normandie, un autre tiers est installé ailleurs en France, et le dernier tiers est déjà implanté en Chine (souvent des
filiales de grands groupes). En tenant compte des attentes chinoises, des
secteurs ont été identifiés où les entreprises françaises peuvent proposer une
expertise ou des technologies innovantes : l’air, la capture
et le stockage de CO², la dépollution des sols, le traitement de l’eau, l’efficacité
énergétique, la mobilité durable, le
traitement et la valorisation des déchets, ainsi que l’habitat (pour les
villes nouvelles qui se créent partout en Chine). La date limite d’inscription est
le 30 septembre.
Jean-François
Tournoud