Créer un Port Community System (PCS) commun à tous les ports français était une attente des acteurs français, prestataires et chargeurs, et l’une des recommandations du Rapport Hémar-Daher de 2019. C’est devenue l’une des mesures du Plan d’action du gouvernement lancé en septembre 2019 pour redresser la compétitivité de la place logistique française. Le GIE France PCS (Port community system) se positionne pour y répondre. Il propose à l’Etat la réalisation d’une plateforme digitale de logistique portuaire nationale à travers laquelle les échanges de procédures et d’informations seraient facilités, fluidifiés et sécurisés, afin d’augmenter la compétitivité du pavillon France.
Fondé fin 2020 par MGI et Soget, deux SSII spécialistes de la digitalisation logistique et portuaire (la première basée à Marseille, la seconde au Havre), France PCS est le fruit de la fusion de ces deux prestataires de plateformes numériques pour améliorer la performance logistique française, rendre les systèmes privés interopérables et sécuriser les données de leurs clients à l’échelle nationale.
C’est pour aller encore plus loin dans la digitalisation de la logistique et des services portuaires afin de doper la compétitivité nationale, conformément à l’une des recommandations du rapport Hémar-Daher, que France PCS propose aujourd’hui aux services de l’Etat de coconstruire une plateforme digitale du Commerce Extérieur.
Une Plateforme nationale de dématérialisation des documents
Cette plateforme « à vocation universelle dans la logistique maritime nationale » selon Dominique Lebreton, délégué général de France PCS, aura pour mission d’être ouverte au plus grand nombre d’acteurs pour connecter et faire émerger des services innovants pour l’écosystème logistique français.
« L’un des premiers points à améliorer dans la supply chain portuaire et maritime nationale est la dématérialisation à travers cette plateforme de certains documents, factures, certificats d’origine des marchandises, licences d’import…utilisés par les acteurs du secteur. Cette digitalisation faciliterait et fluidifierait les procédures entre ports, compagnie maritimes, transitaires…Elle donnerait en conséquence davantage d’attractivité aux grands ports tricolores » explique Dominique Lebreton. C’est ce que propose France PCS au ministère du Transport, aux Douanes et à l’association France Logistique.
Autre axe de travail : rendre la supply chain maritime plus résiliente en renforçant la cybersécurité. « Il s’agit de diffuser les bonnes pratiques de la cybersécurité et de renforcer les liens étroits avec les systèmes d’informations régaliens, et notamment douaniers, grâce aux travaux sur la standardisation des messages à l’échelle nationale que nous effectuons » précise-t-il. Ce projet est mené notamment avec le ministère de la Mer et l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’informations (Ainsi).
Créer un Observatoire de la performance des grands ports français
« On veut ainsi faire une cartographie de l’écosystème maritime qui touche 10 000 utilisateurs par jour » souligne le délégué général.
France PCS propose également le déploiement du « guichet unique maritime », conformément au règlement européen UE 2019/1239, qui permettrait aux agents maritimes d’y annoncer l’arrivée ou les escales des navires dans un port et étendre l’information aux autres ports.
« Nous souhaitons aussi mesurer la performance de nos ports et évaluer les effets de la politique portuaire à travers la création d’un Observatoire de la performance portuaire. Toutes ces informations seraient à la disposition du ministère du Transport pour produire des indicateurs de performance, des KPI’s, des grands ports tricolores » indique-t-il.
Enfin, France PCS propose de standardiser et d’uniformiser tous les messages techniques à travers la plateforme pour donner aux acteurs un mode d’information unique dans tous les ports.
Appels à projets pour financer les projets de digitalisation
Pour lancer ses projets de digitalisation, France PCS recherche un financement, notamment de l’Etat dans le cadre de son Plan de relance. « Le retour sur investissement est optimal. Avec la digitalisation de la logistique portuaire, le coût administratif d’un conteneur EVP chuterait de 90 euros » revendique Dominique Lebreton.
France PCS a également fait la proposition d’un démonstrateur digital pour démontrer sa capacité à aller vite dans ses projets. Si « la réponse des administrations concernées est favorable » selon le délégué général, France PCS ne se voit proposer pour l’instant que l’opportunité de candidater à des appels à projets dans la digitalisation de la logistique portuaire et maritime.
A suivre…
Bruno Mouly