Le conseil d´administration de la première compagnie maritime française vient de valider une nouvelle gouvernance d´entreprise, qui ressemble fort à une marginalisation progressive du président fondateur, Jacques Saadé.
Une chose est sûre, le patron fondateur de la CMA CGM, n´est plus seul maître à bord. Le voila flanqué d´un nouveau directeur général, Philippe Soulier, un polytechnicien de 52 ans, ex-directeur des groupes Saft et Alsthom. S´y ajouteraient deux nouveaux administrateurs : Christian Garin, 53 ans, président du port de Marseille et du Comité des armateurs français et Denis Ranque, polytechnicien de 58 ans, le redresseur de Thales.
Avec de tels poids lourds, voilà Jacques Saadé bien encadré. Ce qui ne laisse pas d´inquiéter les partenaires et clients de la compagnie. Or, la voie est étroite, entre la gestion financière, qui ne peut plus être confiée au seul Saadé, et la nécessité de lui laisser entre les mains un certain pouvoir de décision stratégique. Car, en l´écartant de la direction opérationnelle, le nouveau conseil d´administration, qui s´est constitué fin décembre, prendrait le risque de voir s´effondrer le château de cartes.
La nouvelle équipe a du pain sur la planche, puisque l´armateur français traîne plus de 5 milliards de dollars de dettes. Mais, suite à un très récent accord financier, la compagnie percevra 500 millions de dollars dès janvier. CMA CGM, troisième armateur mondial, derrière Maersk et MSC, avec ses 17 000 salariés dans le monde et ses 360 navires, ne doit pas faire faillite.
Gilles Naudy