Le groupe strasbourgeois de transport et de logistique vient de publier ses comptes pour l´exercice 2009, qui, de l´aveu même de son président, Jean Schmitt, fut « une année terrible ». « Nous avons pas vu un tel effondrement d´activité depuis la dernière guerre », ajoute-t-il. Pour autant, cette grosse PME alsacienne, a tiré honorablement son épingle du jeu et reste l´un des rares acteurs de taille moyenne encore indépendant dans ce secteur. Grâce au développement de son activité internationale, qui représente près de 40 % de son chiffre d´affaires. La gestion des flux marchands entre la France et l´Allemagne est au cœur de son histoire et de son modèle économique.
Heppner a certes enregistré une chute de 13 % de son chiffre d´affaires (477 millions d´euros en 2009, contre 550 millions en 2008), mais l´entreprise a pu sauvegarder un résultat d´exploitation positif de 2 millions d´euros (contre 4,8 millions en 2008) et un résultat net à l´équilibre (0,3 million d´euros). La situation financière demeure saine, avec une trésorerie nette de 35,3 millions d´euros, pour un ratio d´endettement de 29 %.
Au premier trimestre de l´année 2010 marque un petit redémarrage d´activité (+ 6 % pour le CA) et de rentabilité, mais on est encore loin des niveaux atteints en 2008. « C´est vraiment au mois de mars 2010 que l´activité a repris très fortement », indique jean Schmitt et « depuis le printemps, c´est très irrégulier, tantôt très fort, tantôt très faible. Nous sommes dans l´expectative ». Il constate une forte pression sur les prix du transport : « l´offre de transport a beaucoup diminué suite à la défaillance de beaucoup de petits transporteurs. Il y a des semaines ou nous ne trouvons pas de camions pour assurer les flux entre la France et l´Allemagne ». Ce qui se traduit par une hausse des prix, encaissé par Heppner, en tant que commissionnaire de transport et partiellement répercutée sur ses clients chargeurs.
Interrogé par le Moci sur l´impact de la politique d´austérité imposé dans la zone euro, le président d´Heppner répond : « Nous savons que cela peut peser sur l´activité, mais notre chiffre d´affaires overseas est connecté à l´extrême Orient et à l´Amérique. Et nos flux vers l´Allemagne s´intègrent à des exportations en direction des pays émergents. En effet, ce n´est pas ne niveau actuel de la consommation en Allemagne qui va tirer les flux d´exportations vers l´Allemagne ».
Gilles Naudy