Redresser la compétitivité de la filière logistique française face aux voisins européens : tel est l’objectif de la nouvelle association France logistique que préside Anne-Marie Idrac, ancienne secrétaire d’État (Transports et au Commerce extérieur). Sa création a été officialisée le 8 janvier, lors d’une conférence de presse donnée par sa présidente, en présence de l’actuel secrétaire d’État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari.
Cette association est issue des recommandations du rapport Hémar / Daher « Pour une chaîne logistique plus compétitive au service des entreprises et du développement durable » remis en septembre 2019 au Premier ministre Edouard Philippe. Il a largement inspiré le plan d’action pour la filière logistique dévoilé par ce dernier le 17 septembre, qui préconisait, notamment, la constitution d’une plateforme regroupant tous les acteurs de cette vaste filière (chargeurs, transporteurs, logisticiens, prestataires…) afin de constituer une interface unique pour les pouvoirs publics.
« Je me félicite que toutes les grandes fédérations et associations du secteur aient répondu positivement à l’appel du Premier ministre lancé le 16 septembre dernier lors de la remise du rapport Hémar / Daher. L’enjeu est notamment de s’assurer que les biens importés et consommés en France transitent par les ports, aéroports et entrepôts français afin de créer, sur notre territoire, la valeur et les emplois associés » a déclaré Jean-Baptiste Djebbari dans un communiqué.
Pas une organisation professionnelle de plus
« Notre objectif est d’améliorer l’attractivité et la compétitivité de la filière logistique au service des entreprises, des consommateurs et du développement durable », a expliqué de son côté Anne-Marie Idrac lors de la conférence de presse, cité par les journalistes présents. « France Logistique n’est pas une organisation professionnelle de plus. Elle traitera des sujets communs à l’ensemble de la chaîne logistique sans se substituer aux compétences des différentes fédérations déjà existantes », a ajouté l’actuelle Haute responsable pour la stratégie nationale de développement des véhicules autonomes.
Dans son premier communiqué de presse, France Logistique précise qu’elle entend ainsi faire remonter « les positions communes du secteur aux pouvoirs publics » dans le cadre d’un « Comité exécutif logistique qui étudie, élabore et veille à la mise en œuvre des décisions ».
Ce Comité exécutif est composé de la présidente de France Logistique, du directeur général des Infrastructures, des transports et de la mer, Marc Papinutti, et du directeur général des Entreprises Thomas Courbe. Il doit se réunir tous les mois pour animer les grands sujets de la filière et rendra compte deux fois par an à un comité interministériel de la logistique (Cilog) sous la présidence du Premier ministre qu’il reste encore à mettre en place.
Une « dynamique de reconquête »
« France Logistique, c’est une dynamique de reconquête et je m’en réjouis car les défis sont nombreux devant nous », a affirmé Jean-Baptiste Djebbari devant la presse, citant notamment le renforcement de l’intermodalité, la transition écologique ou encore la logistique urbaine. « Nous ne disposons pas encore d’une vision globale d’un secteur aussi essentiel », a justifié le secrétaire d’État.
Un diagnostic confirmé par France Logistique : la filière logistique tricolore souffre notamment d’une « coordination insuffisante des acteurs français » et d’une « absence de visibilité » en matière « d’évolutions réglementaires et fiscales », pointe l’association dans son communiqué.
D’après le secrétariat d’État aux Transports, les grandes thématiques identifiées par France Logistique pour structurer le dialogue avec les pouvoirs publics sont les suivantes :
–transition écologique du secteur : accompagner les flottes de transporteurs vers des motorisations décarbonées, créer un éco-label logistique visant à favoriser les chaines logistiques vertueuses en termes d’émissions de gaz à effet de serre et encourager le développement d’entrepôts logistiques économes en termes de consommation d’espaces et utilisant ses surfaces de toitures pour produire de l’énergie solaire ;
–attractivité du secteur : donner de la visibilité à un secteur dynamique qui recrute, établir un plan emploi/compétences partenarial qui permette de répondre à moyen/long terme aux besoins de la filière logistique ;
–logistique urbaine : identifier et promouvoir les meilleures pratiques déployées sur les territoires et à l’étranger, mieux comprendre les flux de trafic urbains ;
–compétitivité : garantir que la fiscalité applicable au secteur ne pénalise pas sa compétitivité, fluidifier le passage frontières en confiant aux services douaniers un rôle de point de contact unique pour les entreprises.
–intermodalité : encourager les flux massifiés utilisant la voie d’eau ou le ferroviaire de/vers les grands ports maritimes français, identifier les zones d’implantation logistique et de plateformes intermodales le long de la vallée de la Seine, de la vallée du Rhône et de l’axe nord.
A suivre…
Desk Moci