L´association des utilisateurs de transports de fret (AUTF) n´y est pas allée avec le dos de la cuillère. Dans sa lettre d´information, L´œil du chargeur, d´octobre-novembre, l´association reproche en effet à la Commission européenne de traîner les pieds dans l´enquête qu´elle mène pour entente des principaux transporteurs aériens sur la fixation des niveaux de surcharge de carburant et de sûreté.
« La Commission européenne, qui s´est saisie du dossier à la même époque que la justice américaine a donc pris son temps pour mener son enquête, dans un manque total de transparence (…) », peut-on lire dans un texte intitulé « Risque de trou d´air dans le monde du fret aérien ». La class action menée aux Etats-Unis a en effet permis de mettre au grand jour des pratiques collusives. Pourquoi, dans ce cas, ne pas emboîter le pas de la justice américaine ?
Le texte de l´AUTF propose une réponse : « On peut comprendre qu´il ne soit pas aisé actuellement d´appliquer strictement la législation anticartel tant il peut paraître délicat dans l´état de faiblesse actuelle de l´industrie du transport aérien de faire application des sanctions usuelles en la matière : une amende de 10 % sur le chiffre d´affaire risquerait en effet d´envoyer ad patres les compagnies les moins solides, et de fortement secouer les autres. »
Soit. Mais l´AUTF n´en demande pas moins « une franche condamnation de pratiques illégales ». Car, à la finale, ces prix illégalement fixés, sont payés par les chargeurs. L´AUTF reproche également à « certains intermédiaires » d´avoir « bénéficié de l´opacité ainsi créée ».
Sophie Creusillet