Le groupe Louis Dreyfus Armateurs a fait savoir par la voix de son président, Philippe Louis-Dreyfus, qu´il n´entrera pas au capital du troisième armateur du monde, le français CMA-CGM : « C´est un dossier que nous avons regardé et que nous avons refermé. Faute de réponses à nos questions de la part de CMA-CGM, nous avons arrêté notre examen d´un commun accord », a-t-il déclaré à l´hebdomadaire Le Marin, et d´ajouter : « Je souhaite ardemment qu´une solution soit trouvée pour cette société qui est une très belle société ». Mais, selon, une source proche de l´armateur, qui a souhaité rester anonyme, ce retrait, loin d´être définitif, ne serait qu´un simple repli stratégique.
Par ailleurs, d´autres candidats ont récemment manifesté le souhait de s´inviter au tour de table de l´armateur français. Dernièrement, selon une information de la lettre de l´Expansion reprise par notre confrère l´Usine Nouvelle, l´Autorité d´investissement du Qatar (AIQ), fonds souverain du même Etat, aurait engagé des pourparlers avec l´armateur français. Les Qataris auraient proposé à ce dernier un prêt garanti à hauteur de 737 millions d´euros. Avec un objectif : intégrer l´armateur français dans leur grand projet de hub maritime. Le fonds AIQ, peu touché par la crise, s´apprêterait à réaliser 30 milliards de dollars d´investissements cette année, comme l´année dernière.
Les déboires de CMA CGM ont suscité d´autres appétits. Ce dernier avait reçu fin mars une demi-douzaine d’offres d’investisseurs potentiels, aux nombres desquels figuraient la banque américaine Goldman Sachs, le fonds français Butler Capital Partner, l´armateur MSC. Reste à connaître leurs intentions précises. Pour l´heure, c´est le fonds AIQ qui semble avoir le vent en poupe.
Interrogée par Le Moci, la direction de CMA-CGM, s´exprime ainsi par la voix de sa porte-parole : « Nous ne faisons pas de commentaires sur les offres que nous avons reçues en mars. La restructuration avance. Une communication sera faite fin avril, début mai, pour faire le point sur le premier trimestre ». L´armateur indique par ailleurs, que depuis que les taux de fret et les volumes commencent à remonter la pente, ce qui se traduit depuis peu de mois « par un résultat opérationnel enfin positif ». Egalement sollicité par Le Moci, Christian Garin, président du comité des Armateurs de France et administrateur de CMA-CGM, n´a pas souhaité être plus précis.
Gilles Naudy