La
Fédération des industries nautiques (Fin) a présenté un état
du marché nautique français et mondial plutôt morose, lors d’un point presse à
Paris le 25 juillet. Si l’industrie nautique française a bien résisté à la crise
de 2008-2009 grâce à l’export, elle doit néanmoins rester vigilante, ont
insisté Jean-François Fountaine, président de la Fin et Yves-Lyon-Caen vice-président.
En effet, les
chiffres parlent d’eux-mêmes : le marché mondial devrait subir un recul de
l’ordre de 20 % en 2012. En Europe, le recul de l’activité pourrait atteindre
25 à 30 %. Plusieurs pays, comme l’Italie et l’Espagne, sont en grande
difficulté. Si la France
avait été bien protégée lors de la crise de 2008, c’est aussi parce que le
marché européen avait bien résisté (et donc les clients de la France), contrairement au
marché nord-américain, qui s’est contracté de 70 % en cinq ans.
La nouveauté est à
présent l’affectation du marché européen dans tous les secteurs d’activité.
L’Italie est un exemple clé : « ce n’est pas une désaffection pour la
pratique qui est en cause mais des mesures suicidaires et dissuasives mises en
place par le gouvernement italien pour taxer les bâteaux de plaisance. Résultat,
les ports italiens ont perdu leur fréquentation », explique le président
de la Fin. De
même le grand fabricant Ferretti a perdu 93 % de son chiffre d’affaires sur le
marché national et a été racheté par des Chinois. « C’est préoccupant vu
la place de l’Italie sur le marché mondial… »
La Fin
lance donc un appel pour que le gouvernement français ne suive pas le même
raisonnement et aide ce secteur vulnérable qu’est l’industrie nautique
française. Car pour être forte à l’export, l’enjeu pour la profession française
est de renforcer la compétitivité de ses entreprises et de préserver un marché
intérieur fort, conditions indispensables au maintien de ses positions de
leader mondial. Les ventes de bateaux neufs en France sont en baisse d’environ
10 % depuis l’automne 2011, tandis que le marché de l’occasion reste stable.
« Certes
le marché domestique ne représente qu’entre 15 et 20 % du chiffre d’affaire de
la majorité des PME de la Fin,
mais cela reste fondamental », assure Jean-François Fountaine. Et le
secteur de la construction souffre d’un important manque de visibilité avec un
niveau de commande relativement faible depuis le printemps, lié à un attentisme
des clients. « Pourtant, il faut savoir gérer les outils industriels avec
une grande réactivité par rapport à la demande et avoir une capacité
d’adaptation », souligne t-il. « La France a su garder sa place de leader
international et même la renforcer mais il faut rester vigilant, rien n’est
acquis. »
Cette nouvelle phase de ralentissement du marché mondial est
« cruciale pour défendre notre compétitivité et notre place
mondiale », poursuit-il. Heureusement l’activité évolue plus favorablement sur les
marchés émergents tels que l’Amérique du Sud (Brésil en particulier mais aussi
Uruguay, Haiti et Cuba), l’Asie du Sud Est (Chine) et l’Asie Pacifique
(Australie). « Il y a un réel engouement de ces zones commerciales
émergentes, même s’il reste des problèmes douaniers à régler avec le Brésil par
exemple. »
Et concernant les perspectives de croissance, un nouveau
sport de glisse, le stand-up paddle, laisse présager de bonnes
ventes : il très apprécié à l’international et en particulier aux
Etats-Unis. « Tous les fabricants traditionnels français s’y sont
mis », ajoute le président de la
Fin.
Alix Cauchoix
Pour en savoir
plus :
Retrouvez tous nos contenus sur le secteur naval dans le GPS
Business en tapant le mot correspondant dans l’onglet « Quoi »
Et toutes nos fiches pays sur le Brésil, les Etats-Unis…