La réunion sur la Libye co-organisée par Medef International et la Chambre de commerce franco-libyenne (CCFL) se tient aujourd’hui 6 septembre à huis clos, au siège du Medef à Paris, et… à guichets fermés. Quelque 400 participants étaient inscrits la veille, selon le chiffre communiqué par Thierry Courtaigne, vice-président et directeur général de Medef International, co-organisateur, avec la CCFL, de cette réunion. Consacrée au « Conseil national de transition et ses projets », cette réunion n’accueille aucun membre du CNT mais des hauts responsables des administrations françaises impliquées dans les volets économiques de la coopération instaurée entre Paris et le CNT et d’entreprises actives en Libye (voir la dernière édition de notre lettre confidentielle MOCI news du 1er septembre 2011, réservée à nos abonnés).
Pour Thierry Courtaigne, cette affluence record, d’ordinaire réservée aux réunions qui accueillent des chefs d’Etat ou de gouvernement étrangers, témoigne d’abord d’un intérêt évident de la part des entreprises françaises pour ce pays et les perspectives de sa reconstruction. « Les entreprises françaises sont de plus en plus sensibles aux marchés de proximité, dont ceux du bassin méditerranéen et de l’Afrique » avance-t-il. Cette affluence témoigne aussi, à court terme, des problèmes urgents que certaines d’entre elles affrontent du fait des bouleversements en cours.
« Il y a des entreprises qui ont été sinistrées, dans leurs contrats, du fait des événements », souligne le responsable, « dont de nombreuses PME performantes ». Certaines ont interrompu l’exécution de contrats en invoquant la force majeure, ce qui a été contesté par le régime Kadahafi, d’autres ont vu le paiement de leur livraison interrompu; d’autres encore se sont retrouvées avec des marchandises commandées sur les bras. Thierry Courtaigne estime à « des dizaines » le nombre d’entreprises concernées par ces imbroglios juridiques dont elles espèrent que les autorités françaises, dans le cadre des négociations avec les nouvelles autorités du pays, les aideront à sortir.
Christine Gilguy