On le savait, en raison de la bonne santé de la locomotive chinoise. L´Organisation mondiale du commerce (OMC) vient de le confirmer, avec la publication de ses dernières statistiques sur le commerce mondial, le 26 mars : le commerce mondial en 2010 va progresser beaucoup plus rapidement dans les pays en développement et dans la Communauté des Etats indépendants (CEI), de 11 % exactement en volume, que dans les économies développées, qui se contenteront d´une hausse de 7,5 %.
Globalement, les échanges internationaux vont bondir de 9,5 % en volume selon les prévisions de l’OMC, ce qui ne permettra pas, toutefois, de rattraper le marasme de l´année 2009, qui s´était terminée avec une chute de 12,2 %. Un effondrement dû largement à la contraction de la demande mondiale et peu à d´autres phénomènes. Mais, cette année, l´OMC estime que « la persistance du chômage risque d´accroître les pressions protectionnistes », ce qui aurait pour effet « de faire dérailler toute reprise économique », prévient Pascal Lamy, directeur général de l´institution internationale. Quoi qu´il en soit, 2010 ne permettra pas de rattraper 2009. Selon l´OMC, trois années à 7,5 % dans les pays développés et deux années à 11 % dans le reste du monde permettraient de « dépasser les sommets de 2008 ».
L´an dernier, tous les Etats ont subi une détérioration de leurs exportations. Si la Chine (- 10,5 %) et l´Asie (- 11 %) ont connu une baisse inférieure à la moyenne mondiale (-12,2 %), ceux qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu sont les pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient (- 4,9 %), d´Afrique (- 5,6 %) et d´Amérique du Sud et centrale (- 5,7 %). En valeur, les exportations de marchandises ont globalement chuté de 23 % l´an dernier à 12 150 milliards de dollars. Pour les services, elles sont tombées à 3 310 milliards, soit un recul moindre, de 13 %.
Premier exportateur mondial, avec une part de 10 % en volume, la Chine est aussi le deuxième importateur, avec 8 %, derrière les Etats-Unis (13 %). A cet égard, elle a été le seul grand pays à afficher une progression de ses achats l´an passé (+ 2,8 %). Le Japon a, quant à lui, enregistré une baisse tout juste inférieure à la moyenne mondiale (respectivement -12,8 % contre – 12,9 % au niveau mondial). L´Union européenne et les Etats-Unis, en revanche, ont enregistré un repli notable (respectivement, – 14,5 % et – 16,5 %), mais ce sont surtout des nations exportatrices de pétrole, dont les achats ont fléchi le plus sévèrement, comme l´Amérique du Sud et centrale (- 16,5 %) et surtout la CEI (- 20,2 %).
François Pargny