Négociateurs indiens et européens pourraient se retrouver en août prochain à Bruxelles pour tenter de relancer les discussions pour un accord de libre-échange, en panne depuis la dernière session de pourparlers en mai 2013.
A l’époque, les propositions de New Delhi sur les achats gouvernementaux, l’accès au marché des automobiles, des vins et spiritueux, avaient été jugées insuffisantes par l’Union européenne (UE). Les Indiens, « qui n’étaient pas prêts à faire la moindre concession dans ces domaines », précise un proche du dossier à Bruxelles, espéraient, quant à eux, obtenir plus en termes de mobilité des travailleurs et d’accès au marché de l’UE pour leurs produits agricoles, pharmaceutiques et textiles.
Autre ligne rouge pour New Delhi : se voir gratifier du statut de pays protecteur des données, afin de faciliter l’exportation des produits informatiques « Made in India ». Initialement réticent à abaisser les droits de douane pour protéger son industrie nationale, le gouvernement aurait récemment changé son fusil d’épaule. « Le moment est venu de retourner à la table des négociations. Les échanges commerciaux avec l’UE sont en baisse en particulier dans les secteurs textiles et cuir », a commenté, dans un quotidien indien, Rajeev Kher, le ministre en charge du Commerce et de l’économie, ajoutant « nous devrons faire preuve de plus de stratégie lors de ces pourparlers ».
En gage de bonne volonté, New Delhi a récemment augmenté de 26 % à 49 % le plafond autorisé d’investissements direct étranger (IDE) dans le secteur de l’assurance, une demande clé pour les Européens. Dans d’autres domaines, en particulier l’automobile, les marges de manœuvre du gouvernement risquent d’être plus réduites. Le lobby du secteur aurait déjà averti que trop de concessions aux Européens pourraient nuire aux intérêts nationaux et en particulier au programme « Make in India ». Lancée par le Premier ministre Narendra Modi, en septembre 2014, cette initiative vise à encourager les entreprises à fabriquer leurs produits sur le territoire indien.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
Pour prolonger :
UE-Inde-UE : New Delhi favorable à la reprise des négociations de libre-échange