L’article ci-dessous a été mis en ligne pour la première fois le 28 janvier 2015 à 11H et a fait l’objet d’une alerte auprès de nos abonnés.
Initialement programmée au mois de mars, la revue des sanctions contre la Russie est au coeur d’une réunion extraordinaire des ministres européens des affaires étrangères demain 29 janvier à Bruxelles. Convoquée par la chef de la diplomatie européenne, après les bombardements à Marioupol en Ukraine, ce conseil de crise doit permettre aux 28 de déterminer « d’une seule voix » des suites à donner à cette nouvelle escalade dans l’est du pays qui, selon Federica Mogherini va « inévitablement provoquer une grave détérioration des relations entre l’UE et la Russie ».
A l’instar des autres pays baltes, la Lettonie – qui assure la présidence tournante de l’UE – est ouvertement favorable à de nouvelles sanctions, comme le démontre ce Tweet du ministre des Affaires étrangères Edgars Rinkevics : « L’attaque des séparatistes sur Marioupol a violé les accords de Minsk. La Russie est entièrement responsable pour les arrêter. Sinon, ce sera plus d’isolement et de sanctions à l’avenir ». Dans un autre message sur les réseaux sociaux il prône également un soutien accru à l’Ukraine « y compris militaire ».
Même tonalité sur le compte twitter du Polonais Donald Tusk. « Il est temps d’intensifier notre politique fondée sur des faits, pas des illusions », écrit le nouveau président du Conseil européen. Condamnant l’attitude des Russes, il ajoute « Une fois de plus, l’apaisement encourage l’agresseur à plus d’actes de violence ».
Lors d’un débat organisé en urgence le 26 janvier, au Parlement européen, les députés de la Commission des affaires étrangères ont eux aussi plaidé pour de nouvelles sanctions, certains proposant même de suspendre la participation de la Russie au système SWIFT, le réseau de transfert interbancaire. « Il faut passer d’un régime de sanctions à un régime de boycott », a préconisé le Lituanien Petras Austrevicius (ADLE).
Si dans un communiqué publié par le cabinet de Donald Tusk au nom des 28 chefs d’Etat et de gouvernement, l’UE se déclare prête « à prendre des mesures supplémentaires si nécessaire », rien ne garantit un consensus sur la question. Le 27 janvier, Alexis Tsipras, le nouveau Premier ministre grec, a jeté un pavé dans la mare en annonçant que cette déclaration avait été publiée « sans le consentement de la Grèce ». Les gouvernements autrichiens, hongrois et slovaques, seraient – de source diplomatique – également réticents à autoriser un durcissement des sanctions à l’encontre de Moscou.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
Ndlr : la dernière actualité sur le sujet intégrée sur notre site le 30 janvier :
UE-Russie : maintien des sanctions individuelles, nouvelles mesures en préparation
Pour prolonger :
–UE-Russie : les 28 divisés sur le futur des relations entre les deux blocs
–Commerce extérieur : la Russie ne figure plus au top 10 des clients de la France
–Russie-UE : Moscou promeut son Union eurasienne à Bruxelles
–Sanctions Russie-UE : le casse-tête du transport et de la logistique
–Russie : s’y retrouver dans la typologie des sanctions européennes