« L’Uruguay ne peut pas se permettre de perdre plus de temps » a averti Paul Riezler, le président de la Chambre européenne de commerce à Montevideo, dans un entretien accordé au site d’information latino américain, MercoPress. Traduisant l’impatience des milieux des affaires face à la lenteur des négociations entre l’UE et le Mercosur, le responsable plaide même pour le lancement de négociations bilatérales de libre-échange, entre son pays et l’Union européenne.
Et si officiellement les Européens disent favoriser les pourparlers de bloc à bloc, « la réalité est tout autre » estime Paul Riezler citant les accords signés par Bruxelles avec le Chili, le Mexique, la Colombie et le Pérou. « L’Uruguay aussi doit sceller un accord avec l’UE, via le Mercosur si possible, sinon seul. Mais maintenant, pas dans trois ans », préconise cet entrepreneur.
Initiées en 1999, gelées pendant six ans et relancées en 2010, les négociations UE-Mercosur semblent à nouveau s’enliser. Attendue depuis près d’un an, l’échange des offres sur l’accès au marché – couvrant les produits agricoles et industriels, mais aussi les services et les marchés publics – n’est toujours pas intervenue. « Le Mercosur a sa part de responsabilité », reconnaît Paul Riezler, pointant du doigt la réticence du gouvernement argentin alors que le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay ont montré plus d’intérêt à poursuivre les négociations.
Pessimiste quant à l’avenir du processus de bloc à bloc, il estime que l’entrée de la nouvelle administration en Uruguay, en mars prochain, représente un moment propice « pour entamer le changement de stratégie ».
K.L, à Bruxelles