Les leaders européens du G7, réunis le week-end dernier en Allemagne, se sont joints aux Etats-Unis pour défendre le maintien du régime de sanctions économiques contre la Russie. A l’issue d’un entretien bilatéral organisé en marge du Sommet, Angela Merkel et Barack Obama ont affiché leur convergence de vue rappelant que la durée des sanctions devrait être clairement liée à la mise en œuvre complète des accords de Minsk par Moscou « et au respect de la souveraineté ukrainienne », soulignait-on côté américain.
Fervent défenseur d’une ligne dure à l’égard de la Russie, Donald Tusk, le président du Conseil de l’Union européenne (UE), a appelé les Etats membres à formaliser leur décision « dans les prochains jours », soit avant le sommet européen prévu fin juin à Bruxelles. En mars, les leaders des 28 s’étaient entendus pour prolonger les sanctions économiques tant que les accords de Minsk n’étaient pas totalement respectés. Mais cette décision doit encore être gravée dans le marbre, formalité programmée à l’issue du Sommet de juin, le paquet de sanctions devant expirer fin juillet. « L’accord politique n’a, à ce stade, aucune valeur contraignante », s’inquiète-t-on dans l’entourage de Donald Tusk.
Depuis, plusieurs Etats membres tels que la Grèce, la Hongrie ou l’Autriche, ont publiquement soulevé des doutes quant à l’efficacité des sanctions, remettant ainsi en question le fragile consensus des 28 sur leur prolongation. D’où la mise en garde du président du Conseil, peu avant le G7 : « Si quelqu’un veut engager un débat sur le régime de sanctions, cela ne pourra être que pour les renforcer ». Même ton ferme du Premier ministre britannique qui a exhorté ses homologues européens à maintenir un front uni en réponse au conflit qui déchire l’Est de l’Ukraine. « Les sanctions ont un impact économique dans tous les Etats membres », a rappelé David Cameron, donnant comme exemple son pays qui n’a pas laissé « les intérêts de son secteur financier faire barrage à une réponse robuste contre l’agression en Ukraine soutenue par la Russie ».
Unanimes sur la nécessité de maintenir les mesures restrictives en vigueur à l’encontre de la Russie, les dirigeants du G7 ont également évoqué un possible durcissement des sanctions. Une éventualité jugée « prématurée » par la France. Elle ne serait envisagée, a précisé François Hollande, que s’il est « démontré que la Russie continue d’armer » et de soutenir activement les séparatistes pro-russes de l’Est de l’Ukraine.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
Pour prolonger :
–UE-Ukraine-Russie : prolongation des sanctions contre des Ukrainiens, indécision pour la Russie
–UE-Ukraine-Russie : apaisement dans les discussions sur l’accord de libre échange
-Russie : les entreprises françaises espèrent une levée des sanctions