Malgré les tensions persistantes en Ukraine, le gouvernement russe semble vouloir renouer les fils du dialogue avec l’Union européenne (UE) autour de la toute nouvelle Union eurasienne. Formellement lancée le 1er janvier dernier, elle inclut à ce jour l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan et la Russie. Le Kirghizistan devrait en faire partie dès le mois de mai.
« Notre objectif est de lancer les contacts officiels avec l’UE le plus tôt possible », a indiqué Vladimir Chizhov, l’ambassadeur russe à Bruxelles. Pour ce proche de Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, les deux blocs doivent envisager la création d’une vaste zone de libre-échange en « Eurasie », qui comprendrait – côté européen – les pays du partenariat oriental dont font notamment partie l’Ukraine, la Moldavie ou la Géorgie.
Dans une interview accordée au site EU Observer, il estime que la toute nouvelle Union eurasienne constitue un partenaire plus « naturel » pour l’UE que les États-Unis avec qui les négociations de libre-échange semblent désormais s’engluer. « Nos poulets ne sont pas chlorés », a ironisé ce représentant des intérêts russes dans la capitale européenne.
Pas de réaction officielle, à ce stade, du côté de la Commission ou du Conseil. En « off » certains responsables évoquent néanmoins « des signes positifs mais limités du côté russe ». Interrogé sur les sanctions, Edgars Rinkēvičs, le ministre letton des Affaires étrangères – dont le pays assure depuis le 1er janvier la présidence de l’UE – a précisé que la situation serait réévaluée en mars, moment où les premières sanctions doivent être revues. « Si la situation s’améliore dans l’est de l’Ukraine, nous soutiendrons certainement un assouplissement des sanctions », a-t-il expliqué, citant notamment le contrôle des frontières et les flux d’armement. « Nous devons faire preuve de souplesse. Si nous voyons des progrès, nous agirons en conséquence (…). S’il n’y en a pas, il n’y a aucune raison de lever les sanctions », a-t-il ajouté.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles