Déclenchée il y a dix jours par les élus Verts du groupe EELV au Conseil régional, une polémique fait rage dans le microcosme rhonalpin du commerce extérieur autour du coût et de la gestion d’Erai, bras armé de la Région Rhône-Alpes en matière de développement international des entreprises. Elle est partie le 23 juin des critiques virulentes qui ont été énoncées par Jean-Charles Kohlhaas, représentant du groupe EELV & apparentés au Conseil régional, lors d’un point presse.
« Opacité », « jeux d’écriture suspects », « rétention d’informations troublantes », saisie de la chambre régionale des comptes et du président de la région Jean-Jack Queyranne : l’édile écologiste n’y est pas allé de main morte, selon les propos rapportés par la presse locale. Jean-Louis Gagnaire, vice-président délégué au développement économique et Daniel Gouffé, président d’Erai, ont dû monter au créneau, rejetant les accusations d’opacité et justifiant la gestion de l’agence et les déficits de certaines de ses filiales à l’étranger, en Chine et en Afrique (lire notamment Région : Les verts dénoncent la gestion d’Erai sur le site d’accès gratuit lyoncapitale.fr et les articles sur le site payant du Progrès, leprogres.fr).
Dans un communiqué publié hier 2 juillet, Erai, qui refuse pour le moment tout commentaire, a annoncé avoir »saisi un cabinet d’avocats pour engager toutes procédures adéquates pour la sauvegarde de ses droits » après avoir dénoncé « les propos choquants » tenus à l’occasion du point presse d’EELV et estimé qu’ils « visent manifestement à déstabiliser la structure d’Erai et à mettre en cause la crédibilité de son action ».
Cette polémique intervient au moment où Erai prépare sa fusion avec l’ARDI (Agence régionale du développement et de l’innovation) et alors qu’une entrée de Bpifrance dans la nouvelle structure est à l’étude. Et où le projet d’un partenariat Ubifrance/Erai pour établir un incubateur national de PME (les « maisons de l’international » promises par François Hollande en 2013) dans les locaux de l’Espace Rhône-Alpes à Shanghai tarde à être officialisé par la secrétaire d’État au Commerce extérieur Fleur Pellerin.
C. G.