EU Pro Sun, l’association des acteurs de l’industrie solaire européenne, poursuit sa croisade contre la Chine. Déjà à l’origine de la guerre des panneaux solaires entre Pékin et Bruxelles, la plateforme vient de déposer une nouvelle plainte auprès de la Commission européenne. Elle accuse les exportateurs chinois de modules et cellules solaires de faire transiter certains de leurs produits via Taïwan et la Malaisie pour éviter de s’acquitter des droits de douane. Selon EU Pro Sun, le préjudice causé représenterait plusieurs centaine de millions d’euros. Près de 30 % des produits solaires chinois importés en Europe entreraient de manière frauduleuse. « L’industrie européenne a déjà été dévastée par les pratiques chinoises illégales et l’UE et les gouvernements ont perdu des recettes fiscales importantes à un moment où ils en avaient grandement besoin », dénonce l’association, dans un communiqué.
Ses responsables accusent aussi les firmes chinoises de ne pas respecter les termes de l’accord passé en 2013 entre Bruxelles et Pékin pour mettre fin à la guerre commerciale sur les panneaux solaires. Le compromis fixe notamment un prix minimum pour les produits fabriqués en Chine en échange de la levée des droits antidumping fixés par l’UE à 47,6 %. Alors que 70 % des acteurs du secteur s’étaient engagés à respecter un prix plancher, « les termes de l’accord ne sont respectés que sur papier, » dénonce EU Pro Sun. « Au lieu de cela, les paiements sont remboursés et le prix net tombe bien au-dessous du prix minimum ». Trois des acteurs majeurs du secteur en Chine seraient d’ailleurs dans le collimateur de la Commission à Bruxelles. Si les soupçons se confirment, ils pourraient prochainement être exclus de l’accord scellé en 2013 et se voir ré-imposer des taxes de près de 50 %, indique une source proche du dossier.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles