Ce rendez-vous ne figurait pas dans son tout premier agenda officiel. Matthias Fekl, le nouveau secrétaire d’État au Commerce extérieur, à la promotion du tourisme et aux Français de l’étranger, a marqué un point auprès des professionnels de l’export publics et privés présents en acceptant d’honorer l’invitation d’Étienne Vauchez, lancée à la dernière minute, à venir au cocktail de rentrée du think tank la Fabrique de l’exportation, qui se tenait au cercle suédois à Paris le 15 septembre dernier.
Étienne Vauchez est aussi le président de l’OSCI (Opérateurs spécialisés du commerce international), organisation à l’origine de la publication, fin juillet, d’un avis de l’Autorité de la consurrence sur le système public d’accompagnement des entreprises à l’international*. Co-fondateur de ce think tank qui rassemble des membres issus du privé et du public, il n’a pas boudé son plaisir en présentant les différents travaux engagés depuis l’an dernier et le programme des prochains mois.
Alors qu’une réflexion sur la « marque France » devrait donner lieu à un rapport avant la fin de l’année, les gros sujets sur lesquels le think tank va plancher dans les prochains mois sont « l’exportation collaborative ou associée » et « les facteurs limitant de l’export ». Et son co-fondateur de saisir l’occasion pour annoncer au secrétaire d’État que la Fabrique de l’exportation planchait aussi sur « 70 idées pour améliorer l’export français » qu’il se proposait de lui transmettre en octobre.
Matthias Fekl en a pris bonne note. « J’adore les think tanks », a dévoilé cet ancien membre bénévole de Terra Nova, un think tank réputé influent de la gauche, « c’est la que naissent les idées », et, nous, hommes politiques, « avons intérêt à nous en inspirer ». Et de prendre date pour les 70 idées pour l’export – « que je puisse vous voler vos bonnes idées »-, mais en implorant : « faites simple et court »…
Des idées, le nouveau secrétaire d’État semble en avoir quelques unes bien ancrées, malgré son inexpérience en matière de commerce extérieur. En tant que vice-président du Conseil régional d’Aquitaine chargé du développement économique, ce poulain d’Alain Rousset n’a pas manqué de rappeler qu’avec son mentor, ils avaient « misé sur les PME » et les filières, où excellent les Allemands.
Après avoir rappelé ses origines berlinoises, ce Franco-allemand de naissance a lancé : « si on ne réussit pas à aider nos PME, on n’y arrivera pas », ajoutant que le secteur privé comme le secteur public « ont leur rôle à jouer ». « Les lignes Maginot, ça ne marche pas », a-t-il aussi déclaré à propos de la peur de la mondialisation, il faut « être à l’offensive ».
Alors que l’agenda officiel du nouveau secrétaire d’État n’a pas tardé à se remplir 8 jours après sa nomination surprise – il a reçu Muriel Pénicaud, la patronne d’Ubifrance à la première heure le 15 septembre, puis successivement Hélène Crocquevieille, dg de la Douane et Sandrine Duchêne, Dga du Trésor le 17 et 18 suivants-, ce moment » off » est plutôt de bon augure, côté style et aptitude au dialogue, pour les dossiers qui l’attendent.
Christine Gilguy
*Relire : Aides à l’export : l’Autorité de la concurrence épingle Ubifrance, Bpifrance et Erai