Le pays d’origine de la viande utilisée dans les plats préparés devrait figurer sur l’étiquetage comme c’est déjà le cas pour la viande bovine fraîche. Tel a été le verdict rendu par la Commission Environnement, santé publique et sûreté alimentaire du Parlement européen, le 21 janvier.
Adoptée à une très large majorité (48 voix pour, 15 contre et 4 abstentions), la résolution presse la Commission de poursuivre son travail entamé au lendemain du scandale de la viande de cheval décelée dans des lasagnes. « Nous attendons des mesures contraignantes. Nous avons présenté des amendements appelant la Commission à faire appliquer les règles déjà en vigueur en matière d’indication de l’origine des ingrédients principaux. Cela améliorerait la transparence et la traçabilité de la chaîne alimentaire, un sujet très important pour les citoyens européens », a commenté – à l’issue du vote – la Française Françoise Grossetête (PPE).
Fin 2013, l’exécutif européen s’était contenté de publier un rapport sur les conséquences possibles d’un étiquetage obligatoire du pays d’origine de la viande utilisée comme ingrédient, sans proposer la moindre législation. Le document reconnaissait pourtant que 90 % des consommateurs interrogés souhaitaient voir mentionner cette information, susceptible de modifier leur comportement.
Les eurodéputés réclament, par ailleurs, une réévaluation des conséquences possibles sur les prix des produits d’un étiquetage obligatoire. Alors que le rapport en question évalue cette hausse des prix entre 15 % à 50 %, l’association française Que Choisir estime l’augmentation du prix d’une lasagne préparée à seulement 1,5 centime d’euro. « Cet écart considérable rend une réévaluation des coûts engendrés par l’indication de l’origine nécessaire », juge Camille Perrin, conseillère sur ce dossier au Bureau européen des consommateurs (BEUC).
Très impliquée sur ce dossier depuis le scandale de la viande de cheval, l’association Que Choisir presse désormais les eurodéputés de suivre l’avis de la Commission ‘Environnement’ lorsqu’il se prononceront en session plénière en février. « À présent nous nous concentrons sur le vote du Parlement, qui aura lieu dans quelques semaines. Nous comptons qu’il en résulte une résolution tout aussi ferme, exhortant la Commission à rédiger une proposition », indique cette experte.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles