Réflexion en cours pour les Maisons de l’international, recentrage certain pour le projet de la Mission Marque France : sur ces deux sujets, les récents propos de Fleur Pellerin montrent que la stratégie est loin d’être arrêtée définitivement.
« Moi, je crois plutôt à ce type de formule » a-t-elle indiqué à propos des Maisons de l’international, une promesse présidentielle faite à l’issue des Assises de l’entrepreneuriat qu’elle avait organisées en mars 2013. Mais « ce n’est pas juste un projet immobilier », a-t-elle précisé, plutôt l’idée d’un « incubateur », d’un » accélérateur » de croissance à l’étranger pour les entrepreneurs, en facilitant leur arrivée sur les marchés étrangers et en favorisant échanges de bonnes pratiques et contacts.
Son prédécesseur, Nicole Bricq, s’était attelé à la tâche, optant très vite pour des partenariat avec les Régions disposant de structures à l’étranger pour créer les deux premières Maisons de l’international « expérimentales » promises par le président français. La première a été inaugurée par François Hollande début février, à San Francisco, lors de sa visite aux États-Unis. Elle avait été créée un peu précipitamment dans les locaux d’une filiale de l’Agence régionale de développement francilienne Hubtech 21 et dédiée aux technologies du numérique, avec une antenne à Boston pour les biotechnologies. Un autre projet a vu le jour à Shanghai, sur la base d’un partenariat entre l’État et la Région Rhône Alpes, via son agence Erai, pour utiliser des locaux dans l’Espace Rhône-Alpes situé dans l’ancien pavillon de la Région à l’Exposition universelle de 2008.
Si la secrétaire d’État a confirmé que le projet de Shanghai « est envisagé avec Erai », elle a aussi indiqué : « ‘on va évaluer ce qui a été fait », notamment en interrogeant les entrepreneurs qui ont utilisé la structure américaine. Si la formule « incubateur » s’avère concluante, elle a indiqué que des partenariats seraient à trouver, mais pas seulement avec les Régions.
Pour la Marque France, la stratégie est, semble-t-il, encore à définir. Ce projet avait été lancé par l’ancien pôle économique de Bercy formé de Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg et Nicole Bricq, alors respectivement ministre de l’Économie et des finances, du Redressement productif et du Commerce extérieur. « Beaucoup de travaux ont été faits par la Mission Lentschener, mais on a peut-être été trop ambitieux dans les objectifs qu’on lui avait assignée », a reconnu la secrétaire d’État. Car au final, entre le désir de cimenter les Français autour d’une marque unique, celui de redorer l’image de la France auprès des étrangers ou encore celui de promouvoir la qualité Made in France, « on n’a pas réussi à trouver un consensus », a résumé Fleur Pellerin.
« Cela ne sera pas passé par pertes et profits, car des choses très intéressantes ont été dites », a tenu à préciser la secrétaire d’État, mais on va reprendre ce travail pour fixer des objectifs plus clairs » et établir un nouveau cahier des charges. Et de promettre « un livrable dans les six mois ». A suivre, donc…
Christine Gilguy