La Chine devrait rester de loin le premier exportateur mondial (1 254,5 milliards d’euros) en 2014 devant les Etats-Unis (892,1 milliards) et l’Allemagne (846 milliards) d’après les tendances qui se dégagent des chiffres de la base de données GTA/GTIS pour les neuf premiers mois de l’année 2014, que nous livrons en exclusivité.
En l’occurrence, elle a enregistré une hausse des livraisons à son premier client, les Etats-Unis (+ 4,67 % à 211,27 milliards d’euros), mais aussi à d’autres, comme la Corée du Sud, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Vietnam (+ 20,37 %) et le Royaume-Uni (+ 13,51 %). Seules exceptions, avec ses deuxième et troisième clients, Hong-Kong (- 13,4 %) et Japon (- 0,78 %).
Aux Etats-Unis, les ventes chinoises ont évolué favorablement dans tous les secteurs : mécanique, matériel électrique, vêtements et accessoires, mobilier médico-chirurgical, chaussures, matières plastiques, jouets et jeux, automobile, ouvrages en fonte, fer ou acier et optique. A l’inverse, elles ont régressé vers Hong-Kong dans tous les domaines, à l’exception des perles et métaux précieux (+ 16 %), et en particulier dans le principal d’entre eux (près de trois fois en valeur les perles et métaux précieux), le matériel électrique (- 25,31 % à 79,71 milliards d’euros).
S’agissant des Etats-Unis, qui poursuivent leur grand retour dans la compétition, ses principaux débouchés sont ses partenaires de l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena), Canada (+ 1,14 % à 172,86 milliards d’euros) et Mexique (+ 4,1 % à 132,465 milliards). A noter aussi la progression spectaculaire des ventes au Royaume-Uni (+ 9,31 %). Avec le Canada, la progression est à mettre sur le compte du poste « combustibles minéraux, huiles et matières bitumineuses » (+ 39,53 %), alors que les livraisons dans l’automobile, la mécanique et l’équipement électrique ont toutes baissé (- 5,25 % dans l’automobile). En revanche, avec le Mexique, c’est le contraire, sauf dans l’automobile, domaine dans lequel les Etats-Unis subissent aussi un revers, avec – 6,13 %.
Quant à l’Allemagne, si la France (75,666 milliards engrangés de janvier à septembre 2014) et les Etats-Unis (71,027 milliards) demeurent ses deux premiers débouchés, c’est avec le Royaume-Uni et la Chine, devenue quatrième pays client aux dépens des Pays-Bas, que la première puissance économique d’Europe a connu les plus fortes hausses de ses exportations (respectivement + 11,99 % et + 11,56 %). En général, ses grands secteurs ont affiché des progressions, comme le matériel électrique, l’optique ou la pharmacie.
A l’inverse, l’Allemagne est le premier débouché extérieur de la France, avec un montant d’exportations tricolores supérieur à 53 milliards d’euros entre janvier et septembre 2014 (+ 0,73 % par rapport à la période correspondante de 2013). Les autres grands marchés de l’Hexagone, Etats-Unis, Royaume-Uni, Espagne, Italie, Belgique absorbent entre 20 et 23 milliards d’euros du total de ses exportations, seulement entre 9 et 13 milliards en ce qui concerne les la Suisse, la Chine et les Pays-Bas. S’agissant des secteurs, la situation est diverse, avec de belles hausses, comme dans la mécanique (+ 7,2 %) et le matériel électrique (+ 4,24 %), mais aussi des reculs importants dans l’automobile (-2,82 %) et la pharmacie (- 6,35 %). L’aéronautique et le spatial, en hausse de 2,36 %, demeurent le premier poste d’expédition de la France à l’étranger, avec un montant de 9,834 milliards d’exportations.
François Pargny
Pour prolonger :
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Et encore :
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