La fusion entre Ubifrance et l’AFII (Agence française pour les investissements internationaux) fait partie des dossiers sensibles de rentrée pour Nicole Bricq, une mission de préfiguration devant préparer ce rapprochement. C’est pourquoi l’expérience suédoise l’intéresse, et qu’elle a évoqué le sujet avec son homologue suédoise, Ewa Björling, lors d’une visite le 2 septembre à Stockholm.
En effet, le rapprochement entre Ubifrance et l’AFII a été décidé par le Cimap (Comité interministériel de modernisation de la vie publique) le 17 juillet dernier, sur proposition de la ministre du Commerce extérieur. Or, la Suède a pris une longueur d’avance dans ce domaine avec la création, le 15 janvier 2013, de Business Sweden, un organisme qui assure tout à la fois le soutien au développement international des entreprises et la promotion du pays auprès des investisseurs et sociétés étrangers.
Business Sweden est issue de la fusion des anciennes agences publiques Swedish Trade Council (Conseil suédois du commerce extérieur) et Invest Sweden. Celle-ci avait été décidée à la suite des recommandations d’un rapport du gouvernement sur le commerce extérieur et la promotion des investissements en Suède présenté en septembre 2011. L’une d’elle recommandait ce rapprochement.
Business Sweden est aussi issu d’un partenariat public-privé très poussé entre le ministère suédois des Affaires étrangères et la Swedish Foreign Trade Association, une organisation qui regroupe des opérateurs privés : les deux organismes en sont co-propriétaires. Elle affiche une présence dans 57 pays, en s’appuyant notamment sur les ambassades, et a d’ores et déjà créé un annuaire des exportateurs suédois.
L’approche suédoise de ce partenariat public-privé serait quelque peu révolutionnaire en France, où le Commerce extérieur est de longue date rattaché au ministère de l’Economie et des finances, et non aux Affaires étrangères, et où la pratique des partenariats publics-privés, en matière d’organismes d’aide à l’export, si elle est répandue sous la forme d’accords de coopération ou de délégations de services publics, n’a jamais franchi le cap d’un véritable co-actionnariat. Mais elle est citée en exemple par les milieux d’affaires français et peut paraître intéressante financièrement en ces temps de disette budgétaire. Gageons que Nicole Bricq saura faire le tri….
Christine Gilguy