« Les États-Unis se réindustrialisent à grande vitesse », a affirmé Frédéric Sanchez, président du
directoire de Fives, le 25 juin, à l’occasion de la présentation de l’enquête
commandée à l’Ifop sur « la perception des usines et de
l’industrie » en France, en Chine et aux États-Unis, qui montre que « l’acceptation de l’usine aux États-Unis et en Chine est bien supérieure par rapport à la France ».
« L’économie outre-Atlantique
repart », a répété le patron, depuis 1997, du groupe d’ingénierie
industrielle, en prenant l’exemple de l’automobile, « qui s’est
restructurée, alors qu’il y a quatre ans Détroit était mort ». La première cause de ce rebond
outre-Atlantique est « le prix de l’énergie très avantageux », a
détaillé Frédéric Sanchez, en réponse à une question de la Lettre
confidentielle sur le gaz de schiste.« Alors que les États-Unis créent des raffineries, la France en supprime », regrette-t-il,
tout en se félicitant de « la capacité des entreprises françaises
présentes en territoire américain d’en profiter pour valoriser leur
offre ». A l’instar de Fives, qui y livre des brûleurs.
Fives connaît bien les États-Unis, son premier marché devant la France, où il se renforce cette année avec l’intégration du fabricant de machines outils Mag, dont l’acquisition a été annoncée l’an dernier. Ses
ventes dans cet État d’Amérique du Nord devrait ainsi bondir à 800 millions dollars (à comparer au chiffre d’affaires global qui
devrait atteindre la barre des 2 milliards d’euros cette année). Ce montant serait réalisé « à 80 % grâce aux implantations de Fives aux Etats-Unis (2 000 personnes au total) et à 20 % à l’export vers la France, l’Italie ou le Royaume-Uni », précise le président du directoire du groupe français.
Autres raisons du redémarrage de
l’économie américaine, selon Frédéric Sanchez, le niveau acceptable des salaires
chargés et la durée annuelle du travail bien supérieure aux États-Unis
(1 960 heures) par rapport à la France (environ 1 500 heures).
« Aux États-Unis, on a très peu de vacances et les 35 heures n’existent
pas », explique encore le président du directoire. Enfin, remarque-t-il, la
reprise de l’économie résulte aussi d’un dollar « massacré », de
« son niveau de parité » bas.
F.P