Le programme RH Excellence Afrique initié par le Conseil des investisseurs français en Afrique (Cian) et soutenu par la Fondation franco-africaine pour la croissance animée par Lionel Zinsou, dont la Lettre confidentielle avait présenté les grands axes dans une précédente édition*, prend forme : 15 établissements localisés dans huit pays africains ont décidé d’adhérer au projet, avec pour chacun des référents locaux -25 au total issus d’entreprises membres du Cian- (1) et le programme va se doter dans les prochains mois d’un opérateur en Afrique et d’un organisme certificateur.
C’est ce que la direction du Cian et Lionel Zinsou ont révélé à quelques journalistes le 12 décembre dernier, avant de présenter l’état d’avancement du programme aux membres du Cian, tous issus de milieux d’affaires investis sur le continent, lors d’un petit déjeuner à Paris destiné à lancer le programme et commencer à mobiliser le secteur privé pour participer à son financement **.
« Pour nous au Cian, le secteur de l’éducation est un secteur clé et l’un des sujet est de mettre en adéquation l’offre et les besoins » a rappelé Etienne Giros, le président délégué du Cian, en précisant que 12 millions de jeunes arrivaient chaque année sur le marché du travail en Afrique. Pour le Cian, le programme RH Excellence, auquel les représentants du secteur privé africain ont été associés, vise à combler un vide dans les formations bac-3 à bac +3 révélé par l’étude de faisabilité menée par le Cian avec le concours de Sofreco. Et s’il est lancé en Afrique francophone, il a vocation à s’étendre ensuite au reste de l’Afrique.
Un calendrier de mise en oeuvre pour le 1er semestre 2015
« On va vous aider à le panafricaniser » a confirmé Lionel Zinsou, dont la Fondation, qui doit être lancée le 6 février prochain par le président François Hollande à l’occasion d’une conférence, va apporter son label et son concours à la mobilisation de financements privés et internationaux en faveur du projet. RH Excellence sera porté par une association basée en Afrique et qui portera son nom, la Fondation lui apportera son label et des concours financiers.
Les prochaines étapes vont poser les bases de l’organisation, avec le concours du Codifor, un organisme français lié à l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) et spécialisé dans l’assistance technique aux organisations professionnelles étrangères. Codifor va réaliser, au cours du premier trimestre 2015, l’étude de faisabilité du programme et définir ses outils opérationnels.
Ensuite, dans le courant du deuxième trimestre, un appel d’offres sera lancé pour désigner un opérateur du programme « qui sera basé en Afrique » et assurera sa gestion sur le terrain. Puis un organisme certificateur indépendant, pour « labelliser » et contrôler les établissements participants. Les journalistes ont eu beau insister, rien à faire : « Nous ne savons pas encore où sera basé l’opérateur » a notamment assuré Alexandre Vilgrain, le président du Cian, ni, a-t-il assuré, l’association qui portera le programme. A suivre…
Christine Gilguy
*Fondation franco-africaine (2) : les dessous du programme RH-Afrique Excellence
**Fondation franco-africaine : le volet formation sera lancé le 12 décembre
(1) Les quinze établissement africains ayant officiellement rejoint le projet et leurs référents locaux sont :
–Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE) au Burkina Faso (référents locaux : Air france, Bolloré, CFAO, Imperial Tobacco);
–Ecole nationale des eaux et forêts (Enef), Institut supérieur de technologie d’Afrique centrale (Ucac-Icam) et Institut supérieur des technologies et du design industriel (Istdi) au Cameroun (référents locaux : Bolloré, CFAO, Cie Fruitière, Somdiaa);
–Centre de formation professionnelle St Jean-Bosco (CFPDB) et Institut supérieur de technologie d’Afrique centrale (Icac-Icam) au Congo (référents locaux : Bolloré, CFAO, Imperial Tobacco);
–Académie régionale des sciences et techniques de la mer (Arstm) et Centre de recherche et d’action pour la paix (Cerap) en Côte d’Ivoire (référents locaux : Bolloré, CFAO, Cie Fruitière, Somdiaa);
–Institut central de technologie université continentale (ICT) au Gabon (référents locaux : Bolloré, CFAO);
–Institut supérieur d’architecture et d’urbanisme (Isau), Institut supérieur des arts et métiers (Isam), Institut supérieur d’informatique Chaminade (Upn) en République démocratique du Congo (RDC) (référents locaux : Air France, Bolloré, CFAO);
–Institut universitaire des sciences et techniques d’Abéché (Iust) au Tchad (référents locaux : Bolloré, CFAO, Imperial Tobacco, Total);
–Lycée d’enseignement technique professionnel (Letp) au Togo (référents locaux : Bolloré, CFAO).