La coopération financière sur les crédits export était un des sujets de la visite de Nicole Bricq aux Emirats arabes unis et à Oman en début de semaine. C’était aussi le but d’une mission financière DG Trésor /CDC en Arabie saoudite.
Attirer l’épargne abondante des fonds souverains des pays du Golfe sur des projets productifs en France mais aussi sur des instruments de refinancement des crédit export français est une des priorités actuelles de la diplomatie économique de Bercy, dans le droit fil des orientations posées par François Hollande lors de ses visites dans la région.
Aux Émirats arabes unis, où François Hollande s’était rendu en janvier 2013, les discussions seraient très avancées entre la direction financière de la CDC et la Mubadala Development Company (avec laquelle le FSI avait déjà signé un accord de partenariat en 2009) sur les crédits export, selon l’entourage de la ministre du Commerce extérieur. Mais il n’était pas sûr qu’un accord soit signé lors de sa visite à Abu Dhabi le 20 janvier, alors qu’elle devait rencontrer Khaldoun Al Moubarak, coprésident du Dialogue stratégique franco-émirien et également président du Fonds Mubadala, le principal fonds émirien avec l’ADIA (Abu Dhabi Investment Authority).
Hervé Le Roy, conseiller économique à la DG Trésor, qui vient d’être officiellement nommé par Pierre Moscovici et Nicole Bricq pour coordonner les actions de Bercy en matière de coopération avec les fonds souverains (voir rubrique Ca bouge… de la LC), accompagnait la ministre et a ainsi effectué son premier baptême du feu avant l’heure.
Également très avancées seraient les discussions avec les Saoudiens, réputés à la tête du plus important fonds souverain du monde –le SAMA Foreign Holdings, qui pèserait plus de 530 milliards USD à lui seul-, où la visite présidentielle est encore plus récente puisqu’elle remonte à fin décembre dernier. Une mission conjointe de la DG Trésor et de la CDC devait avoir lieu cette semaine pour la mise en place d’un cadre de coopération sur les crédits export. Raphaël Bello, chef du service des Affaires bilatérales et de l’internationalisation des entreprises devait y représenter la DG Trésor.
La possibilité de mobiliser des ressources financières extérieures pour refinancer des crédit export français avec une garantie publique Coface à 100 % vise à améliorer la liquidité des banques, notamment françaises, qui financent de grands contrats d’exportation. Elle a été mise en place en 2013 et est opérationnelle depuis l’automne dernier. Le projet de loi de finances rectificative (PLFR) 2013 a récemment élargi la liste des investisseurs éligibles aux fonds souverains étrangers.
Christine Gilguy