Pierre Moscovici a donné son feu vert, le 14 février, pour que Bpifrance devienne « préteur direct » dans le cadre du financement de contrats d’exportation mais la nouvelle offre, destinée à répondre aux besoins de financement de contrats de petits montants des PME et ETI, ne devrait pas être opérationnelle avant l’été.
« Nous sommes en train de regarder comment structurer cette nouvelle offre, avec la DG Trésor et Coface, car je l’avoue, c’est très nouveau pour nous ». Alain Renck, directeur de Bpifrance export, reconnaît sans fausse modestie que devenir préteur direct dans le cadre de financements de contrats d’exportation est un nouveau métier pour l’ex Oséo.
« Il faut que nous parvenions à mettre en place des solutions pour gérer les risques de telles opérations et en simplifier l’ingénierie pour les rendre accessibles, le but étant de parvenir à monter de petits tickets qui ne trouvent pas preneurs auprès des banques commerciales actuellement », confie-t-il à la Lettre confidentielle. Les crédit acheteurs sont des montages structurés qui permettent de financer directement l’acheteur, avec une couverture d’assurance-crédit, et de décharger l’exportateur de son risque de paiement.
Les difficultés rencontrées par les PME et ETI pour trouver des solutions de financement pour de petits montants – quelques centaines de milliers à quelques millions d’euros- sont régulièrement dénoncées dans les milieux d’affaires. Elles sont criantes en particulier sur l’Afrique, qui bénéficie actuellement d’une dynamique de croissance mais où les risques -risques pays, risques commerciaux- sont toujours jugés élevés par les banques et assureurs-crédits basés en Europe.
Les banques rechignent par ailleurs à prendre du risque sur des petits montants -sauf pour leurs gros clients-, arguant que la lourdeur de l’ingénierie et le coût des risques en font des opérations non rentables.
Différentes options de mécanismes sont pour l’instant regardées, tels que des prêts directs, des co-financements avec d’autres établissements financiers ou encore des refinancements de prêts de banques commerciales, le tout avec le soutien de l’assurance-crédit publique gérée par Coface. Bpifrance pourrait s’adjoindre les services d’experts extérieurs du trade finance dans cette phase d’étude.
Christine Gilguy