Dans le dossier de reprise des filiales d’Entreprise Rhône-Alpes International (Erai), agence régionale dont la liquidation a été décidée par le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Lyon le 30 juin, trois d’entre elles, Émirats arabes unis (Dubaï), Maroc (Casablanca) et Chine (Shanghai et Shenzhen), ont été attribuées le même jour à la société Salvéo, qui a bien joué sa carte dans cette procédure en peaufinant son offre en toute discrétion. Un projet d’autant plus solide que la veille en fin de journée, la Commission permanente du Conseil régional a adopté un fonds de secours de 900 000 euros, qui va permettre d’éponger les arriérés de paiements de l’ensemble des implantations, dont de ces trois entités (Lire par ailleurs dans la Lettre aujourd’hui).
Quand le 1er juillet la Lettre confidentielle a sollicité le directeur général de Salvéo, Johann Sponar sortait « d’une matinée intense de travail » avec les directeurs généraux des nouvelles filiales Salvéo China et Salvéo Emirates, Philippe Champemond, ancien directeur adjoint d’Erai China, et Nadia Chahby, ex-directrice d’implantation d’Erai à Dubaï. Au Maroc, c’est l’ancienne directrice de la filiale d’Erai, Khadija Bouallaga, qui prend les rênes de la nouvelle structure.
Johann Sponar : « nous apportons un nouveau business »
« Tous ces dirigeants sont à 200 % derrière nous parce que nous avons un projet ambitieux », a martelé un Johann Sponar tout heureux de préciser que la quasi-totalité du personnel des trois anciennes structures d’Erai étaient reprises (45 personnes sur 52 en Chine, la totalité des 22 salariés à Dubaï et des 5 employés au Maroc).
« Non seulement nous reprenons la totalité des clients d’Erai dans ces trois pays, mais nous apportons un nouveau business à nos nouvelles sociétés », se félicitait encore le directeur général de cette société d’accompagnement à l’international (SAI) dont le siège est à Lyon. Depuis sa prise de contrôle en novembre 2013 par l’Adit, société française leader européen de l’intelligence stratégique, Salvéo accentue son activité sur les marchés émergents. Au point qu’aujourd’hui, cette SAI que préside Hervé Druart dispose d’implantations dans toutes les régions du monde, à l’exception de l’Afrique, l’Océanie et l’Amérique latine : en Europe de l’Est, Russie, Ukraine et Kazakhstan ; en Asie, Inde, Japon, Chine ; en Afrique du Nord et Moyen-Orient, Maroc, Algérie, Émirats Arabes Unis et Irak ; et en Amérique du Nord, Canada, États-Unis et Mexique.
« Nous avons présenté au TGI de Lyon un projet global et indivisible pour les trois filiales d’Erai, car nous avions confiance dans notre projet, délivre encore Johann Sponar. Mais « chronologiquement, précise-t-il, nous nous sommes d’abord intéressés à Dubaï, parce qu’historiquement nous y sommes très présents, puis au Maroc et à la Chine ».
Le Maroc était aussi une cible logique, dans la mesure où la filiale de l’Adit y accompagne des clients français. Elle opère aussi pour l’organisme public marocain de soutien à l’export Maroc Export – « pour des entreprises de ce pays qui veulent, par exemple, percer dans le Golfe, zone que nous connaissons bien », explique Johann Sponar -, et, depuis deux mois, pour son pendant pour l’investissement Invest in Morocco.
« La Chine, c’est plus une question d’opportunités », relevait encore Johann Sponar. Avant de confier à la LC, que pour ce pays où Erai disposait de sa plus grosse filiale, installée dans l’ancien pavillon de la Région à l’Expo universelle de Shanghai de 2010, « le Conseil régional de
Rhône-Alpes soutenait la reprise par Salvéo ».
François Pargny