La signature par Bpifrance du premier partenariat bancaire avec Société Générale (SG) sur l’export devrait marquer le coup d’envoi de nouveaux accords : « Depuis, effectivement, nous avons reçu d’autres demandes » a confirmé Alain Renck, directeur de Bpifrance export, à la Lettre confidentielle, lors d’un entretien téléphonique le 4 octobre en présence de Thierry Roehm,Global Head of Trade Services et Philippe Johann, responsable Commerce International du Réseau France, artisans de cet accord pour la banque française.
Ce premier mouvement devrait inciter d’autres banques commerciales à nouer des accords afin de faciliter leurs opérations avec Bpifrance export. Au-delà de 150 000 euros, Bpifrance demande en effet systématiquement qu’une banque commerciale co-finance à égalité les prêts de développement export, son produit phare. Autrement dit, le pari de ce type de partenariat est que les entreprises soient mieux orientées vers les bonnes solutions et que les dossiers de demande soient traités plus rapidement. « On ne fera pas appel à Bpifrance pour des entreprises que l’on n’a aucun mal à financer, mais pour celles qui ont besoin d’un coup de pouce parce que leur projet demandent des durées plus longues » explique encore les banquiers.
Mais pour Société Générale, qui s’était positionnée très tôt comme partenaire potentiel de la BPI alors en construction, être la première était aussi un signal fort à envoyer aux entreprises : « Nous ne sommes pas obligé d’avoir un partenariat pour travailler avec Bpifrance mais nous avons une volonté particulière de dire : à l’international, on y va ! », expliquent Philippe Johann. « Cette signature est finalement dans le droit fil du partenariat que nous avons signé avec Ubifrance : nos équipes se connaissent, on a pu mesurer l’avantage de travailler ensemble. C’est le fruit d’une stratégie », souligne Thierry Roehm.
Meilleure connaissance réciproque sur le terrain -qui favorise une gestion plus fluide des demandes des entreprises-, conjonction d’objectifs entre la banque commerciale et la banque publique -« les entreprises qui exportent sont de bons clients pour SG »-, et enfin contribution à la simplification des offres de financements aux entrepreneurs par une meilleure connaissance réciproque des produits : les arguments avancés ne manquent pas. Ce sera aux entreprises de tester.
Pour autant, aucune des deux parties ne se fixe d’objectif chiffré dans le cadre de ce partenariat. « Il s’agit aussi de donner l’envie aux entreprises d’aller à l’international. Avec la conjonction de tous nos réseaux, Bpifrance, SG, mais aussi nos autres partenaires publics et privés, si chacun se met en mode international, nous y arriverons » veut croire Alain Renck.
C.G