Phil Hogan, le commissaire européen en charge de l’Agriculture, était au Japon la semaine passée pour tenter d’aplanir les différends sur le volet agricole, principale pierre d’achoppement dans les négociations de libre-échange en cours. La visite n’a pas eu les effets escomptés et pour Bruxelles, Tokyo montre peu d’empressement à tenir les échéances fixées lors du lancement des pourparlers. Motif ? La conclusion du Partenariat Trans-pacifique (TPP) a bousculé l’agenda nippon.
Tant que cet accord, scellé avec les États-Unis et 10 autres pays, ne sera pas ratifié, le gouvernement japonais restera réticent à avancer sur les volets chers à l’UE, notamment l’ouverture du marché japonais au produits agricoles européens. Or, « Il est peu probable que le TPP soit ratifié avant l’automne », estime-t-on à Bruxelles. De quoi doucher les espoirs d’une conclusion des négociations au printemps 2016, comme prévu initialement.
Compte tenu du contexte actuel, et des nouvelles priorités politiques côté nippon, il est dès lors peu probable que des avancées notables pourront être obtenues d’ici à 2017. Lors d’une conférence de presse à l’issue de sa visite, Phil Hogan a reconnu que la question était sensible pour les Japonais, tout en soulignant que le TPP ne devait pas servir de modèle aux relations entre Bruxelles et Tokyo. « Ce que l’UE peut offrir au Japon dans le cadre de l’accord de libre-échange est d’une magnitude bien plus importante – par exemple dans le domaine de l’accès au marché pour les voitures japonaises – que ce qui vous a été accordé par vos partenaires du TPP », a-t-il indiqué avant d’annoncer, sans plus de précisions : « L’UE est prête à faire une offre ambitieuse. Nous espérons que le Japon démontrera alors le même niveau d’ambition ».
Kattalin Landaburu, à Bruxelles