La France est loin d’être le seul pays européen dont les milieux d’affaires se précipitent actuellement en Iran, au risque de provoquer l’engorgement côté iranien, où l’on essaie tant bien que mal de s’organiser*. Téhéran devrait ainsi accueillir, au cours de ces deux seules prochaines semaines, pas moins de dix délégations commerciales issus de différents Etats membres de l’UE !
Si la France sera représentée par l’importante délégation du Medef – forte de 130 entreprises – attendue dans la capitale iranienne le 21 septembre prochain en même temps que les ministres français de l’Agriculture et du Commerce extérieur*, une mission hongroise devrait également rencontrer « des personnalités importantes du secteur privé en Iran », selon le site d’information Global Trade, qui révèle aussi des pourparlers programmés avec une grande entreprise allemande du secteur minier « pour d’éventuels investissements dans de nouveaux projets ». Des délégations en provenance d’Italie et des Pays scandinaves sont également attendues d’ici à la fin du mois. Les opportunités ouvertes par l’accord sur le nucléaire du 14 juillet attisent l’intérêt des milieux des affaires occidentaux qui se livrent une concurrence acharnée pour démarrer les premiers investissements dès que les sanctions économiques auront été levées et les canaux bancaires rétablis.
Favorable à cet engouement manifeste des Européens, la Trade Promotion Organization of Iran, l’organisation iranienne de promotion du commerce, aurait même inauguré un Business Centre, fin août dernier, dédié au développement des relations commerciales avec les pays de l’Union européenne (UE). Annoncé par plusieurs site Internet d’information, le centre semble basé à Budapest, en Hongrie. Interrogé par le MOCI sur ce sujet, l’ambassade de l’Iran à Bruxelles, n’a pas été en mesure de confirmer l’information et semblait même ignorer l’existence même de ce Centre…
Selon un article de l’agence Bloomberg Business, daté du 29 août, l’organisme viserait à créer des relais et à « attirer les investissements étrangers notamment dans le secteur des mines », expliquait son Président Shahrokh Mirz Hosseini. Sur le site www.tcoi.eu, créé lors de l’ouverture du centre, « nous avons mis en ligne une liste d’opportunités pour les investisseurs avec tous les détails dont les compagnies étrangères pourraient avoir besoin afin d’évaluer les projets qui existent en Iran ». Il souligne ensuite qu’au cours de cette nouvelle période post-sanctions, son pays privilégiera l’importation de biens de capitaux et de technologies plutôt que des produits de consommation. Autre objectif du centre, selon ce responsable : familiariser les milieux d’affaires iraniens aux « coutumes » européennes dans la sphère commerciale. Autant de missions visant à rendre le terrain propice à une coopération renforcée entre l’UE et l’Iran…
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
*Lire dans la Lettre confidentielle aujourd’hui : France/Iran : grands groupes et PME se pressent à Téhéran et Mashhad, avec Stéphane Le Foll et Matthias Fekl
Pour prolonger
Lire en accès libre sur notre site :
–France/Iran : en attendant la levée des sanctions, les entreprises françaises préparent leur retour
–France/Iran : avant le départ de la mission de Medef International, des PME témoignent