Depuis la conclusion du Partenariat Trans-Pacifique (TPP/Trans-Pacific Partnership) signé récemment entre les Etats-Unis et onze autres pays de la région*, l’Union européenne (UE) accélère son rapprochement avec les Etats d’Asie-Pacifique. Fin octobre la Commission européenne annonçait le lancement de pourparlers de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande. Depuis, deux nouvelles négociations ont reçu l’aval au plus haut niveau politique.
En marge du G20 en Turquie, d’abord, Jean-Claude Juncker et Donald Tusk – respectivement présidents de la Commission et du Conseil de l’UE – et Malcom Turnbull, le Premier ministre australien, annonçaient, dans un communiqué commun, le lancement de pourparlers de libre-échange. « Nous sommes convaincus qu’un accord de libre-échange servira à promouvoir l’emploi, les investissements et l’innovation ainsi que de nouvelles opportunités commerciales à l’Australie et à l’UE », ont indiqué les trois leaders. Cette initiative, qui était depuis longtemps évoquée dans les couloirs de la Commission à Bruxelles, restait à formaliser, avec l’aval des 28 Etats membres. L’UE est le second partenaire commercial de l’Australie après la Chine et son premier partenaire dans le secteur des services. L’UE est aussi le premier investisseur étranger en Australie.
Quelques jours plus tard, lundi 16 novembre, un autre communiqué du Conseil passait presque inaperçu. Il annonçait, cette fois, le lancement formel de négociations similaires avec les Philippines. Le 11 juillet 2012, les deux partenaires avaient déjà signé un accord de partenariat et de coopération (APC) qui étendait de façon significative la coopération bilatérale puisqu’il couvre notamment, outre le commerce et les investissements, l’énergie, les transports, l’environnement, les migrations, la lutte contre la prolifération, contre le terrorisme et contre la corruption, les sciences et technologies, la gouvernance, l’éducation, la santé, les droits de l’Homme et la culture.
Depuis décembre 2014, les Philippines bénéficient également des avantages liés au régime commercial préférentiel SPG+. Alors que l’UE négocie aussi un accord de bloc à bloc avec les Etats de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est), elle multiplie en parallèle, les pourparlers de libre-échange bilatéraux avec les pays du bloc. Deux ont déjà été conclus avec Singapour et le Vietnam. Deux autres sont en cours de négociation avec la Malaisie et la Thaïlande.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
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–Commerce/investissement : les nouveaux partenaires dans le viseur de Bruxelles sont en Asie-Pacifique
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