Après un cinquième round de pourparlers, qui s’est clôturé le 29 septembre à Bruxelles, les négociateurs européens et mexicains ont confirmé leur volonté d’aboutir à un accord sur la modernisation de l’accord de libre-échange UE / Mexique d’ici à la fin de l’année. « Nous sommes pleinement engagés et je pense que nos collègues mexicains aussi », nous confiait une source à la Commission européenne, soulignant qu’une session extraordinaire pourrait être organisée en décembre pour respecter cette échéance.
Mais d’ici là, les deux camps auront du pain sur la planche pour démêler les points les plus litigieux.
Sur le chapitre énergie, par exemple, les Mexicains restent réticents à lever les restrictions imposées aux exportations de pétrole et de gaz. « Or c’est pour nous un point clé des ces négociations », a confié au Moci, un négociateur européen. « L’UE est importatrice nette de ces matières premières et nous devons assurer la sécurité des approvisionnements », a précisé cette même source. Un objectif que s’est d’ailleurs fixé la Commission européenne dans les autres négociations commerciales, en particulier avec les pays du bloc Mercosur, également rétifs à libéraliser ce secteur sensible et à lever les restrictions à l’exportation actuellement en vigueur.
Indications géographiques : « Les Mexicains ont compris l’importance que nous attachons à ce sujet »
Autre point de friction : l’ouverture des marchés publics mexicains aux entreprises étrangères, qui correspond à un intérêt offensif des Européens. Des désaccords persistent également sur le système de protection des investissements qui sera inclus dans la version finale du pacte commercial. Alors que le Mexique propose de recourir à un système d’arbitrage similaire à celui prévu dans l’accord de libre échange conclu avec les États-Unis et le Canada (Alena), Bruxelles plaide en faveur d’une Cour internationale « plus transparente », composée de juges nommés et d’un mécanisme d’appel comme prévu dans le CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement), le traité de libre-échange scellé entre l’UE et le Canada.
Des « progrès significatifs » auraient cependant été réalisés lors du dernier round de pourparlers sur le volet des indication géographiques (IG), autre sujet prioritaire pour les négociateurs européens. « Les Mexicains ont compris l’importance que nous attachons à ce sujet », a résumé un proche du dossier à la Commission. En contrepartie d’une meilleure protection des IG, l’UE s’est engagée à faire d’importantes concessions pour améliorer l’accès des bananes et du sucre mexicains au marché européen. « Nous ferons une nouvelle offre lors de la prochaine session de discussions », indique cette même source.
Rendez-vous donc au Mexique du 25 novembre au 1er décembre prochains.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
Pour prolonger :
UE / Mexique : des accrocs à prévoir dans la phase finale des négociations