Les détails techniques ont été finalisés. La Chine contribuera au plan Juncker « à hauteur de 10 milliards d’euros », a annoncé le site d’information euractiv.fr le 14 avril dernier. La décision de Pékin avait été officialisée en septembre 2015. Depuis, un groupe de travail, composé de représentants chinois et européens, planchait sur la meilleure façon d’acheminer les fonds prêtés à l’UE.
A l’issue des discussions techniques, les équipes ont finalement décidé que la contribution chinoise se ferait via le fonds souverain « Route de la soie » vers le Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS), bras financier du programme officiellement baptisé le « plan d’investissement pour l’Europe ». Cela signifie que la Chine devra respecter les mêmes règles applicables aux investisseurs privés ainsi que l’ensemble des règles des marchés publics, du droit du travail ou celles liées à l’environnement, en vigueur au sein de l’UE.
Le premier pays tiers et le plus gros contributeur
La Chine est le premier pays tiers à participer à ce programme phare de la Commission Juncker. Il devient aussi le plus gros contributeur, devant le Royaume-Uni, dont la participation s’élève à 8,5 milliards d’euros. La contribution française est, quant à elle, de 8 milliards, issus de la Caisse des dépôts et consignations (CDC).
Mis en place à l’été 2015, le plan vise à dynamiser la croissance dans l’UE en levant quelque 315 milliards d’euros d’investissements d’ici à l’été 2018. Pour les 28 pays membres, plus de 76 milliards d’euros d’engagements ont déjà été réunis. « Le principe du FEIS est de financer des projets plus risqués, à travers des prêts ou des fonds propres », a expliqué Jyrki Katainen, le vice-président de la Commission européenne chargé des emplois, de la croissance, des investissements et de la compétitivité.
Le plan s’appuie aussi sur le secteur privé. « Les établissements bancaires sont capables d’investir, mais il leur est souvent difficile d’identifier les projets. Nous sommes actuellement en train de collecter une masse critique de projets », a-t-il précisé. Les PME devraient largement profiter du programme. Environ 3,4 milliards d’euros ont été alloués à des PME européennes, via 150 intermédiaires financiers. Environ 130 000 PME, dans 25 États membres, en bénéficient aujourd’hui.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles