Pur produit de l’Agence française de développement (AFD), dont il a notamment été le directeur Asie de novembre 2011 à juillet 2014, puis le directeur exécutif Risques jusqu’en avril 2016, Grégory Clemente préside depuis aux destinées de Proparco, filiale de l’AFD dédiée au financement du secteur privé. Ce Lyonnais de 43 ans, diplômé en Sciences économiques et Banques et finances, assume son profil ‘pro-business’ et ‘pro-diplomatie économique’ au service des entreprises françaises, ce qui « n’est pas incompatible », assure-t-il, avec les « objectifs du développement durable » (ODD) auxquels contribue l’ensemble du groupe AFD. En 2016, Proparco a autorisé pour 1,3 milliard d’euros de financements, soit une augmentation de 21 % en un an, dont 509 millions pour l’Afrique, sa première priorité géographique.
Le MOCI. L’AFD, votre maison-mère, vient de réaffirmer ses priorités – climat, Afrique, gouvernance – et ses nouveaux chantiers – numérique, secteurs de base, agriculture. Quelle part sa filiale pour le secteur privé Proparco pense-t-elle devoir prendre dans l’ensemble de ces défis ?
Grégory Clemente. Depuis quarante ans, Proparco fait partie intégrante du groupe AFD : tous les agents de Proparco sont des agents de l’Agence française de développement, qui détient, en outre, 65 % de notre capital. La proximité est donc très forte. Vous savez que le groupe AFD a une nouvelle feuille de route qui doit l’amener à passer de 8,5 milliards d’euros d’engagements aujourd’hui à environ 13 milliards à l’horizon 2020. La France a, en effet, décidé d’accroître son aide publique au développement, principalement via l’AFD, dans le prolongement de l’agenda 2015 sur les objectifs du développement durable (ODD), la même année, la conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement, qui a réaffirmé l’importance du secteur privé pour atteindre ces ODD, et, en 2016, la conférence de Paris ou Cop 21 sur le changement climatique.
Le secteur privé est invité à contribuer davantage au développement. Ce qui signifie, pour Proparco, engager plus de moyens économiques et humains. Il nous est ainsi demandé de doubler nos engagements annuels en passant à 2 milliards d’euros vers 2020. Dès l’an dernier, nous avons donc commencé à revoir notre stratégie et avons fait le choix ambitieux de tripler également nos impacts en matière de développement par rapport à 2015. Il ne s’agit pas de faire uniquement du volume. Mais aussi de maximiser nos impacts sur le développement local grâce à une sélection fine des projets.
Grâce à notre méthodologie, nous sommes aujourd’hui capables de déterminer les améliorations que nous apportons en matière d’emplois. Mais aussi de services aux populations (dans le cas d’un projet électrique, la couverture du réseau local, le nombre de familles qui en bénéficieront …), de climat (l’objectif est d’éviter 15 millions de tonnes de CO2 par an à partir de 2020 avec des projets dits verts) et d’innovation, en offrant des solutions qui n’existent pas encore sur le terrain. Proparco a ainsi récemment fait du financement en capital risque pour des startups installant au Guatemala et en Inde des systèmes électriques off grid (hors réseau). Nous avons aussi pris une participation dans le capital d’une société qui a monté des lycées privés de préparation au baccalauréat international en Afrique du Sud, au Cameroun et en Côte d’Ivoire (…)
Ceci est un extrait de la Lettre confidentielle du MOCI n° 243
diffusée le 15 juin 2017 auprès de ses abonnés
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