En Bourgogne, on l’appelle Parex (plan d’action régional export), dans les autres régions de l’Hexagone PRIE (plan régional d’internationalisation des entreprises). Après le Parex I entre 2010 et 2014, la Bourgogne persiste et signe dans cette singularité avec l’officialisation du Parex II pour la période 2015 – 2017, qui a fait l’objet, le 10 octobre dernier au Clos Vougeot, d’une convention entre les sept partenaires historiques de ce plan : Conseil régional, État, Chambre de commerce et d’industrie de Région (CCIR), Coface, BusinessFrance, CCEF, Bpifrance. «Cette convention va permettre à chacun de travailler de façon complémentaire pour accompagner les PME et ETI dans la durée », livre à la Lettre confidentielle Anne Faucher, coordinatrice Export au Conseil régional.
Comme pour le Parex I, il s’agit d’aider les entreprises à structurer leur capital et à développer un plan export ou une stratégie d’investissement. Sur le site J’entreprends en Bourgogne, dans la rubrique « Actualités », la Région et Bpifrance expliquent avoir mis en place une plateforme des aides détaillées en fonction des besoins : prospecter, se financer, sécuriser, réussir l’investissement, recruter. A chaque besoin, correspond une solution, par exemple, pour recruter : le contrat de croissance, le volontariat international en entreprise (VIE), l’exonération d’impôt et le crédit d’impôt.
La Région investit dans quatre fonds de capital risque interrégionaux
A cette plateforme, s’ajoute une série de quatre fonds d’investissement, trois étant déjà créés et dotés d’enveloppes globales de longue durée (7 à 11 ans), le quatrième, dédié à la création de PME de production, étant en cours de constitution. Le plus important en montant, 36 millions d’euros, est le fonds d’amorçage Cap Innov’Est, dont le premier investisseur est Bpifrance et associant trois régions : Bourgogne, Franche-Comté et Alsace. « Cap Innov’Est est dévolu aux entreprises innovantes, le fonds Industries et filières au développement de nouveaux projets et le fonds de consolidation Défi aux sociétés en difficultés conjoncturelles ayant besoin d’une stratégie de rebond », explique à la LC Anne-Marie Clément, la responsable de ces outils financiers au service Développement des entreprises de la Région.
Comme ce sera le cas du futur fonds pour la création de PME, les deux derniers fonds sont partagés par deux régions, Bourgogne et Franche-Comté, ces deux territoires devant fusionner pour ne former qu’une seule région dans le cadre de la réforme territoriale en 2016. En ce qui la concerne, la Bourgogne s’est engagée pour 3 millions d’euros dans Cap Innov’Est, 2 millions dans le fonds de création des PME, 2 millions également dans Industries et filières et un million dans Défi. Les entreprises exportatrices pourront bénéficier de ces fonds, à moitié alimentés par des fonds publics (Régions, Union européenne…) et privés (banques…), et confiés à deux sociétés de gestion, Alsace Capital pour le fonds d’amorçage et Invest Pme, basé en Franche-Comté, pour les autres.
Ces outils sont bienvenus, car la mobilisation générale en Bourgogne, pour efficace soit-elle, ne permet pas de tout résoudre. « Le Parex I a permis d’ajouter 1 000 entreprises aux 2 800 exportateurs réguliers que nous avions. Pour autant, notre taux de couverture est encore insuffisant, car il y a 5 000 exportateurs dans notre région », confie Anne Faucher. Dans le Parex II, l’opérateur de proximité et guichet unique pour les entreprises demeure CCI International. C’est lui qui pilote également la plupart des opérations collectives, inscrites au Programme export 2015 par les partenaires régionaux du commerce extérieur.
La mobilisation des organismes sectoriels, des pôles et clusters, d’Ecti
Certaines de ces actions en Bourgogne demeurent l’apanage d’organismes sectoriels (agroalimentaire…) ou de clusters et pôles de compétitivité. « De toute façon, si nous voulons monter en puissance, faute de moyens, nous sommes obligés de nous tourner vers d’autres acteurs », estime Anne Faucher. En l’occurrence, les clusters et pôles de compétitivité doivent « pousser dans la voie de l’internationalisation, conclure des partenariats et s’inscrire dans les priorités européennes », assure la coordinatrice Export. Par ailleurs, la priorité sectorielle n’est plus la même, selon elle, « en 2011, c’était la filière vitivinicole, aujourd’hui c’est plutôt l’industrie ».
Le programme Export est particulièrement important pour les primo-exportateurs. Comme l’est aussi l’action de l’association de professionnels seniors Entreprises collectivités territoriales insertion (Ecti), des bénévoles qui réalisent pour le compte de la Région, déjà depuis plusieurs années, des diagnostics chez les débutants à l’export. « Une centaine de PME sont ainsi auditées chaque année dans un secteur choisi, agroalimentaire, industrie ou comme cette année les technologies de l’information et la communication », se félicite Anne Faucher.
En faisant le bilan du Parex I, les acteurs régionaux du commerce extérieur se sont accordés aussi sur la nécessité de renforcer la communication auprès des entreprises. D’où la décision d’organiser une fois par an un forum Export, indépendant ou dans le cadre d’une manifestation plus importante, dans chacun des quatre départements : Côte-d’Or, Nièvre, Saône-et-Loire et Yonne. C’est ainsi que 200 rendez-vous ont été tenus lors du dernier forum Export, organisé à Auxerre le 8 octobre, dans le cadre des Rencontres industrielles de l’Yonne, et que le prochain forum se tiendra, vraisemblablement en février prochain, à Dijon, en Côte d’Or.
François Pargny
Pour prolonger :
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