La semaine passée, la Commission européenne annonçait la mobilisation d’un milliard d’euros pour les PME, dans le cadre du plan d’investissement pour l’Europe également baptisé « Plan Juncker ». Une annonce qui mérite quelques explications, et un mode d’emploi.
Depuis le début de l’année 2015, en effet, « le Fonds européen d’investissement (FEI) et les fonds d’actions à travers l’Europe ont signé des accords d’investissement d’une valeur supérieure à 1 milliard d’euros qui apporteront des financements sur fonds propres aux entreprises », précisait un communiqué de l’exécutif. En fait, ces accords permettent aux gestionnaires de fonds d’investir dans de jeunes entreprises, des PME et des entreprises de capitalisation moyenne prometteuses, en leur accordant rapidement du capital de démarrage et du capital de croissance. En mobilisant d’autres investisseurs, y compris des fonds du secteur privé, « les investissements devraient atteindre une valeur totale de plus de 12 milliards d’euros dans l’UE », pronostique-t-on à Bruxelles.
Le bras financier du plan Juncker est le Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS), destiné à mobiliser les financements, tant public que privé, afin de promouvoir l’investissement dans l’économie réelle. Les projets sont préalablement sélectionnés et approuvés par la Banque européenne d’investissement (BEI). « Il n’y aura pas d’allocation géographique ou sectorielle de la garantie », précise-t-on à la Représentation permanente (RP) de la France auprès de l’UE. Mais seuls les projets d’une taille minimale de 25 millions d’euros pourront bénéficier d’un prêt de la banque.
Le FEIS comporte deux volets : le premier « innovation et infrastructure » est porté par la BEI et vise à générer 240 milliards d’euros d’investissement. Le second volet, dédié au PME, est quant à lui géré par le Fonds européen d’investissement (FEI) – sorte de filiale de la BEI. Il ambitionne de mobiliser 75 milliards d’euros d’investissements.
Le 1er septembre dernier, la Commission européenne à Bruxelles et la BEI – les deux acteurs majeurs du plan Juncker – ont mis en œuvre une plateforme européenne de conseil et d’investissement (EIAH – www.eib.org/eiah). Son objectif est d’offrir une assistance technique et de conseil aux porteurs de projets et de regrouper les projets présentés selon une logique thématique ou géographique. «Cette plate-forme devrait s’appuyer sur les bureaux locaux de la BEI vers laquelle les demandes pourront être redirigées », explique-t-on à la RP de la France à Bruxelles.
Début janvier 2016, un nouveau site web devrait, en outre, être mis en ligne. Il visera à constituer un pont entre les opportunités d’investissement et les investisseurs potentiels. Ces derniers pourront chercher ces projets par secteur, d’un montant minimum de 10 millions d’euros.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles