Peser dans le débat économique, social et culturel, telle est l’ambition de la toute nouvelle Confédération du nautisme et de la plaisance, lancée officiellement le 27 octobre à l’occasion de la constitution de son Conseil d’administration, composée de 14 membres, outre son président et ses trois vice-présidents représentant quatre grande familles : industries et services nautiques, Yves Lyon-Caen (président) ; activités sportives ; Jean Kerhoas (vice-président et trésorier) ; ports de plaisance, Serge Pallarès (vice-président) ; et usagers plaisanciers-navigateurs-pêcheurs, Jean Kiffer (vice-président et secrétaire).
Union sacrée contre la taxe au mouillage
Sept fédérations sont à l’initiative de cette association loi 1901 représentant au total 21 fédérations, associations, unions ou réseaux professionnels, à savoir la Fédération des industries nautiques (Fin), dont Yves Lyon-Caen est aussi le président, l’Alliance française pour la promotion de plaisance et des pêches de loisir en mer (AF3P), la Fédération française des ports de plaisance (FFPP), l’Union nationale des associations de navigateurs (Unan), la Fédération française de voile (FFVoile) et la Fédération française motonautique (FFM).
Cette mobilisation entre des professions très différentes, « qui n’était pas évidente au départ », reconnaissait Yves Lyon-Caen, a été réalisée « à l’initiative de la Fin, a livré à la Lettre confidentielle Jean Kerhoas, après que certains parlementaires aient proposé une taxe au mouillage dans les aires protégées ». Il aura fallu une intense bataille de tous les acteurs professionnels, faisant plier en juin dernier le gouvernement qui espérait recueillir jusqu’à 100 euros par mouillage et par jour pour un petit bateau à moteur de 5 mètres et jusqu’à 300 euros pour un voilier de 15 mètres. « Cette union sacrée doit durer et la confédération va nous y aider, se félicitait Jean Kerhoas, persuadé que le projet de taxe au mouillage défendu par le député radical de gauche Paul Giacobbi, président du conseil exécutif de l’Assemblée de Corse, peut resurgir à tout moment.
Une masse critique de plus de 5 milliards d’euros
La Confédération représente aujourd’hui 9 millions de plaisanciers – parmi eux, 3 millions de pratiquants réguliers, dont 900 000 licenciés – 5 000 entreprises, 50 000 salariés, 570 ports de plaisance maritimes, fluviaux et lacustres et un poids économique direct supérieur à 5 milliards d’euros. Une masse critique qui cache, néanmoins, des disparités fortes « et c’est pourquoi nous avons adopté un système de cotisations particulier », confiait à la LC Jean Kerhoas. L’objectif étant que la Confédération dispose d’un budget annuel de 60 000 euros, chacun des quatre collèges devra apporter 15 000 euros, quitte à chaque collège de déterminer le montant de cotisations de ses membres en fonction des moyens financiers de chacun.
« Nous partons de loin », avouait encore Yves Lyon-Caen, parce que « malheureusement, depuis une dizaine d’années, nous nous sommes laissés marginalisés, l’Administration s’est repliée sur elle-même et les zones d’interface se sont éteintes ». La Confédération, selon lui, doit être « indépendante » et c’est pourquoi sa première action concrète sera de peser pour la réalisation « d’un plan d’actions, y compris pour les eaux intérieures, dans les régions issues du scrutin du 6 décembre ».
François Pargny