L’Italie veut faire la course en tête aux contrats que se livrent les États membres de l’Union européenne (UE) pour conquérir le marché iranien de près 80 millions de personnes. Son premier ministre Matteo Renzi a annoncé, en début de semaine, qu’il effectuerait une visite officielle de deux jours en Iran les 12 et 13 avril prochains. Ce voyage intervient moins de trois mois après le passage à Rome du président Hassan Rohani.
Au lendemain de la signature de l’accord international sur le nucléaire iranien, c’est en effet en Italie, pays avec lequel l’Iran a des liens historiques, que le président Rohani avait décidé d’entamer sa tournée européenne. « L’Italie est une amie, vous êtes le pays européen le plus important pour nous », n’avait-il cessé de rappeler. Une vieille amitié qui profite aujourd’hui à l’économie italienne. À l’issue de la visite du président iranien, le montant des contrats signés avec des entreprises italiennes s’est chiffré à près de 20 milliards de dollars. Parmi les sociétés concernées : l’entreprise d’exploration et d’ingénierie pétrolière Saipem, le groupe Danieli, spécialiste de la construction d’usines sidérurgiques, la société de construction navale Fincantieri ou encore la compagnie publique des chemins de fer. « Ce n’est que le début », s’était félicité Matteo Renzi.
Jadis premier partenaire économique de l’Iran, l’Italie « entend retrouver cette place », avait souligné il y a quelques mois la ministre italienne du Développement économique, Federica Guidi. Avant l’entrée en vigueur des sanctions, les échanges entre les deux pays s’élevaient à 7 milliards d’euros. Ils sont actuellement de quelque 1,6 milliard, dont 1,2 milliard d’exportations italiennes. Il y a en Iran un « énorme besoin d’investissements et de compétences », a indiqué le président de l’agence italienne du Commerce extérieur, ICE, Riccardo Monti, soulignant les perspectives considérable offertes par le pays après des années d’isolement, et ce, y compris pour les PME : modernisation des infrastructures, exploitation du gaz et du pétrole, automobile et aéronautique, etc. Pour accompagner cette reprise des échanges, la compagnie aérienne Alitalia a mis en place fin mars des vols quotidiens entre Rome et Téhéran.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles