Une approche responsable au bénéfice du plus grand nombre, notamment des PME : cette formule résume l’esprit de la nouvelle stratégie commerciale « Le commerce pour tous : vers une politique de commerce et d’investissement plus responsable », présentée la semaine dernière, à Bruxelles, par Cecilia Malmström, commissaire au Commerce de l’Union européenne (UE). « Elle repose sur l’excellent bilan commercial de l’Europe », veulent croire les responsables à la Commission. A l’heure actuelle, les entreprises de l’UE exporteraient presqu’autant que leurs homologues chinoises vers le reste du monde et plus encore que celles des États-Unis ou de tout autre pays.
Trois piliers articulent ce nouveau cadre stratégique. L’efficacité, d’abord. Le commerce doit créer de nouvelles possibilités économiques et bénéficier davantage aux PME en incluant notamment, dans les accords commerciaux, des dispositions qui leur soient dédiées.
Deuxième axe, la transparence. Démarche initiée dans le cadre des négociations transatlantiques, les pourparlers en cours et à venir devront, eux aussi, être soumis à un meilleur contrôle du public. Le respect des valeurs de l’Union –comme les droits de l’Homme, les réglementations environnementales, sociales ou la lutte contre la corruption, troisième pilier– aura également une place centrale dans l’approche commerciale de l’UE.
Outre cette architecture adaptée aux nouvelles réalités économiques, la stratégie fixe aussi un agenda actualisé des négociations de libre-échange. La priorité doit être donnée à la conclusion des grands projets en cours comme le Partenariat transatlantique (PTCI/TTIP), les pourparlers de libre-échange UE/Japon, l’accord d’investissement UE/Chine ou le cycle de Doha à l’OMC. Le renforcement des relations avec l’Afrique, et plus encore l’ouverture de nouvelles négociations « dans la région vitale de l’Asie Pacifique », notamment avec l’Australie ou la Nouvelle-Zélande, sont également dans le viseur de la commissaire au Commerce. Celle-ci prône enfin la modernisation des accords conclus avec le Chili et le Mexique ou une révision de l’union douanière entre l’Europe et la Turquie.
Côté patronat européen, on applaudit : « L’accent mis sur la chaîne de valeur de l’économie mondiale, sur les services, sur l’économie numérique et la mobilité reflète les changements récents dans la configuration des échanges et des investissements. Ces éléments sont essentiels pour garantir une politique commerciale plus efficace », souligne ainsi un communiqué de l’association patronale BusinessEurope.
Même enthousiasme du côté des organisations européennes de PME. L’Alliance européenne des petites entreprises (ESBA/European Small Business Alliance) voit les dispositions dédiées aux PME – dans les accords commerciaux – comme un « pas dans la bonne direction ». Le simple fait de chercher à obtenir des informations fiables sur les marchés et régulations des pays tiers implique des coûts « qui sont les mêmes pour les grandes ou moyennes firmes », souligne un responsable de l’association favorable, aussi, à la proposition de la Commission de mener des études régulières sur les obstacles spécifiques auxquels se heurtent les PME européennes.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles