Le comité français de la Chambre de commerce internationale (ICC France) doit se rapprocher du monde de l’entreprise. Selon l’ex-P-dg de PSA, Philippe Varin, qui prendra officiellement les rênes de l’institution, le 7 novembre, ICC France « ne peut pas tout faire seul » et « ne peut pas se passer de l’expérience patronale ».
C’est pourquoi il souhaite la mise en place, avec les Chambres de commerce et d’industrie (CCI), le Medef, et l’industrie en général, de « groupes de travail commun », a-t-il indiqué, le 26 septembre, à l’issue de l’Assemblée générale d’ICC France, dans les locaux du comité France à Paris, en présence du président actuel, Gérard Worms, et du directeur général, François Georges. L’ICC est notamment connue pour ses modèles de contrat pour les agents commerciaux ou encore pour ses publications et travaux en matière d’affacturage ou d’Incoterms (termes du commerce international).
Parmi les autres objectifs fixés par l’ancien patron du groupe automobile français, figurent le développement « de la médiation internationale, qui assure la qualité de la relation au-delà de l’arbitrage », ainsi que le suivi des règles internationales, qu’il s’agisse de celles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ou de nouvelles tendances, comme l’environnement et l’économie circulaire.
Partisan d’une relance du TTIP avec les États-Unis
A cet égard, le futur président d’ICC France s’est félicité de l’Accord international de facilitation des échanges*, entré en vigueur le 22 février 2017, premier accord multilatéral conclu depuis l’établissement de l’OMC il y a 21 ans, en présence de Jean-Yves Le Drian, le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, invité à s’exprimer sur le thème de « la politique commerciale extérieure de la France » et qui venait de faire son entrée dans la salle de conférence. Cet accord international devrait renforcer « l’embellie » économique mondiale a estimé l’ancien P-dg de PSA.
Pourtant, « malgré l’embellie de 2016, selon Philippe Varin, les mesures protectionnistes sur la planète se multiplient et les populations commencent à remettre en cause la mondialisation ». D’où « des comportements de trade-bashing », alors qu’il faut, affirme-t-il, continuer à promouvoir des accords de libre-échange. A cet égard, a-t-il soutenu, « il est désastreux que soient paralysés des accords commerciaux multilatéraux ou régionaux, tel que le TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership ou Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement) entre l’Union européenne (UE) et les États-Unis», même si parallèlement, « bien sûr, l’Europe doit imposer le principe de réciprocité » aux États qui ne le pratiquent pas.
L’ancien patron de PSA a encore assuré au ministre qu’ICC France avait l’intention d’apporter sa pierre à la réflexion sur le commerce extérieur, rappelant, au passage, que si la France accuse aujourd’hui un déficit commercial conséquent (41 milliards d’euros en cumulé à juillet 2017), elle disposait au début des années 2000 d’un excédent.
François Pargny
*Commerce international / OMC : l’Accord pour la facilitation des échanges enfin en vigueur
Pour prolonger :
–Guide de la logistique & des transports à l’international – 8ème édition, 2017
–Le guide Moci des Incoterms 2010 – Réédition 2014
–UE / Etats-Unis : vers une relance des négociations du TTIP ?