Malgré les problèmes de financement et les tensions nées des tirs de missiles iraniens et des menaces du président Trump de rompre l’accord nucléaire, l’engouement pour l’Iran ne se dément pas, comme Le Moci s’en ait fait l’écho la semaine dernière.
Preuve en est, notamment, la forte activité menée à Téhéran par les acteurs français de la plasturgie. Ainsi, à l’occasion du Salon international du plastique et du caoutchouc, des machines et équipements Iran Plast (24-27 septembre), l’Union des syndicats de PME du caoutchouc et de la plasturgie (Ucaplast) signera, le 26 septembre à l’ambassade de France, un protocole d’accord avec l’Institut iranien des polymères et de la pétrochimie (IPPI), basé à Karaj, près de la capitale. Dépendant du ministère de la Recherche, l’IPPI abrite sur son site plusieurs facultés (production, ingénierie, science, pétrochimie).
Formation et mise à niveau
« L’objectif, nous a confié Denis Vaillant, le président d’Ucaplast, est de former des techniciens et ingénieurs dans nos domaines pour les mettre à niveau des techniques actuelles en Europe ». De façon concrète, la priorité est de permettre aux producteurs iraniens de mettre leurs usines aux normes, notamment en matière de sécurité, pour retenir l’attention des constructeurs automobiles. Une fois l’urgence traitée, la mise à niveau des produits et des techniques est évidemment cruciale. Avec l’aide de formateurs de l’Ucaplast, l’IPPI sera en mesure d’apporter un savoir-faire aux sociétés qui souhaiteront être agréés par Renault et PSA.
Le protocole d’accord qui va être conclu est l’aboutissement d’un travail commencé en mai 2016. Denis Vaillant figurait alors dans la délégation d’entrepreneurs emmenés par la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises, ex-CGPME) à Téhéran. Reprenant son bâton de pèlerin à plusieurs reprises, il a notamment été invité, du 12 au 14 février, au deuxième salon-rencontres spécialisé dans les mélanges et composants, organisé par l’Imcpa (Iran Masterbatch & compound Producers Association), sur le site de l’IPPI.
Le premier Pavillon France
L’Ucaplast sera encore présent sur le premier Pavillon France à Iran Plast, organisé par Business France. « Le marché s’ouvre, Allemands, Autrichiens, Italiens y creusent leur sillon. Il faut que nous aussi, qui avons des intérêts sur place dans l’automobile, qui disposons également d’une bonne image et d’une histoire avec des Iraniens souvent francophiles, voire francophones, d’en profiter », affirme Pascal Galli, chef de projets Plasturgie, composites, textiles techniques chez Business France.
Pour cette première, plus de 100 m2 ont été réservés, ce qui permettra d’organiser des rendez-vous sur un espace collectif pour les entreprises qui en ont fait la demande. « Il s’agit de tester le marché dans l’intérêt des PME-PMI françaises, c’est pourquoi nous avons choisi un format limité cette année. Du coup, nous avons affiché très rapidement complet », explique Pascal Galli.
Ainsi, 13 PME* (+ Ucaplast) seront présentes sur le Pavillon France (hall 38), « toutes des entreprises ayant déjà noué des contacts avec des homologues iraniennes sur des salons internationaux, à Dubaï ou en Allemagne, ou ayant déjà été sollicitées par des sociétés iraniennes », précise le responsable de Business France. Certaines auraient même développé des courants d’affaires. Lors de sa dernière édition, Iran Plast a attiré plus de 920 entreprises iraniennes et non-iraniennes et 30 000 visiteurs professionnels et grand public.
François Pargny
* Addiplast, Annecy Technology Stamping-Dubosson Machining, Billion, Corelco, Decoup, Spoolex, Getelec, Jemo Plastic, Marchante, Matissart Nord, Seropa Molds, Plastisud, Sise.
Pour prolonger :
–Automobile / Iran : Renault renforce sa présence en se dotant d’un nouveau site de production
-Iran / Export : le Sommet de l’élevage de Clermont-Ferrand parie sur l’ouverture du marché iranien
–Atlas des risques pays 2017, 9e édition