Le 7 décembre à Bercy, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des finances, et Hu Chunhua, vice-Premier ministre de la Chine, ont coprésidé le sixième ‘Dialogue économique et financier de haut niveau franco-chinois’. Un moment important de la relation bilatérale puisque ce ‘dialogue’ annuel constitue le cadre privilégié de discussions entre la France et la Chine –7ème client à l’export de l’Hexagone– sur l’ensemble des questions économiques et financières entre les deux pays et qu’il vise à développer et approfondir le partenariat stratégique global franco-chinois.
La déclaration conjointe détaillée publiée à l’issue de cette rencontre comporte 68 points qui font le point sur l’état d’avancement de l’ensemble des volets économiques du partenariat bilatéral, aussi bien en matière de commerce et d’investissement que de coopération financière, industrielle ou environnementale (voir le document attaché à cet article). Le Moci vous présente une sélection des plus intéressants pour les entreprises.
Aéronautique : une coopération bilatérale « mutuellement » bénéfique
En ce qui concerne le chapitre relatif à la coopération industrielle, le point 37 de la déclaration indique que la Chine et la France souhaitent continuer à renforcer leur « bonne coopération » dans le domaine aéronautique. La déclaration précise ainsi que « les deux parties invitent Airbus et ses partenaires chinois à engager des discussions en vue d’une nouvelle coopération sur les A330, A350 et A380 ». La Chine, « soucieuse de répondre aux besoins de développement de son marché du transport aérien, souhaite continuer à acheter des avions Airbus sur la base de négociations mutuellement bénéfiques et amicales avec la partie française », détaille encore la déclaration conjointe.
La Chine et la France sont satisfaites de la perspective de nouveaux contrats dans le futur. « Les deux parties se félicitent de la coopération bilatérale mutuellement bénéfique dans le secteur de l’aviation », rapporte la déclaration. Les deux parties soutiennent les initiatives visant à optimiser la chaîne d’approvisionnement dans le secteur de l’aviation qui offriront de nouvelles opportunités aux entreprises chinoises et françaises.
À cet égard, l’avionneur européen Airbus est encouragé par les deux parties à intensifier ses efforts pour favoriser les potentiels fournisseurs chinois, et en attribuant davantage de nouveaux lots de travaux aux fournisseurs certifiés, de manière à atteindre l’objectif d’un milliard de dollars de coopération industrielle en Chine d’ici 2020.
Automobile : renforcer la coopération dans les véhicules électriques
L’industrie automobile joue un rôle majeur dans le renforcement des relations bilatérales entre la Chine et la France. La déclaration précise que les deux parties reconnaissent l’importance de principes de transparence et d’équité dans la mise en œuvre de la politique industrielle. Sur la base de la réciprocité et conformément aux législations chinoise, française et européenne, les deux parties conviennent de faciliter la mise en œuvre des solutions techniques développées par les entreprises chinoises et françaises dans ces domaines.
La France et la Chine soulignent également « leur intérêt mutuel à échanger sur les réglementations relatives aux véhicules à énergies nouvelles et à la conduite autonome » et à coopérer à la mise en place d’un cadre juridique équitable, stable et transparent favorable au développement de la mobilité verte et connectée. Avec en ligne de mire la mise en service de la nouvelle entreprise dédiée aux véhicules à énergies nouvelles créée entre Dongfeng, Renault et Nissan.
Rappelons en effet que l’alliance Renault-Nissan et Dongfeng Motor Group Co. avaient annoncé, le 29 août 2017, la création d’une nouvelle entreprise commune afin de développer et de vendre conjointement des véhicules électriques en Chine. La nouvelle coentreprise, eGT New Energy Automotive, se concentrera sur les compétences essentielles de chaque partenaire et exploitera tout le potentiel du leadership des véhicules électriques de l’alliance Renault-Nissan, ainsi que des ressources de Dongfeng.
Agriculture et agroalimentaire : vers de nouvelles ouvertures
S’agissant de la coopération dans les domaines de l’agriculture et agroalimentaire, la déclaration indique qu’à la suite de la réunion du groupe de travail franco-chinois sur les questions sanitaires et phytosanitaires, qui s’est tenue à Paris le 19 septembre dernier, la Chine accordera son approbation « d’ici la fin de l’année » sur la viande de bœuf et la viande de porc françaises et les produits des industries laitières tricolores « satisfaisant les exigences chinoises ».
Cela fait également suite au protocole sanitaire d’exportation conclu par les autorités françaises et chinoises à l’occasion de la visite en juin dernier à Pékin du Premier ministre, Édouard Philippe. Ce protocole avait ouvert la voie au retour des exportations de viande de bœuf depuis la France.
Commerce et investissement : rééquilibrer les relations bilatérales
S’agissant de la coopération dans le domaine du commerce et de l’investissement, les deux parties conviennent que « le libre-échange, un accès équitable aux marchés et un traitement égal des entreprises sont les forces motrices des relations commerciales bilatérales ». Les deux parties ont réaffirmé dans la déclaration conjointe leur volonté de rééquilibrer activement les relations bilatérales en matière de commerce et d’investissement « en encourageant une coopération concrète ».
Rappelons en effet que le déficit commercial de la France avec la Chine a dépassé la barre des 30 milliards d’euros en 2016 et a atteint 30,34 milliards d’euros l’an dernier.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
La déclaration conjointe publiée à l’issue du 6ème Dialogue économique et financier de haut niveau franco-chinois dans son intégralité est jointe dans le PDF joint ci-dessous