D’après des entretiens menés auprès de 2736 entreprises par les conseillers internationaux et chargés d’affaires de la Team France Export (Business France, CCI…) entre le 30 mars et le 10 avril, si 45 % des PME ont cessé toute activité à l’export, elles sont 55 % à les avoir maintenues. Un signal encourageant pour l’après-crise, mais la logistique reste un frein majeur.
Cette enquête terrain a été effectuée entre le 30 mars et le 10 avril auprès de 2736 entreprises et se base sur les remontées issues de 2192 entretiens argumentés avec leurs responsables. Les résultats de ce baromètre « terrain » n’ont pas fait l’objet d’un communiqué officiel de la TFE mais peuvent être consultés sur le site de Business France (voir également le document PDF attaché à cet article) *.
Principaux freins : la logistique et le manque de visibilité
Concernant celles qui ont renoncé, le manque de visibilité est, avec 37 % de réponses, le premier motif de la décision d’arrêter, suivi des problèmes logistiques (21 %), de la chute des commandes (19 %) et des difficultés financières (18 %). Les difficultés liées aux contrats ou aux problèmes douaniers ne sont cités que par 2 à 3 % des répondants.
Pour celles qui continuent à l’export, même en mode dégradé, les principales difficultés rencontrées sont d’abord logistiques (30 %), mais sont également invoqués le manque de visibilité (29 %), la baisse des commandes (20 %), et les difficultés financières (16 %). En revanche, les contrats ou les douanes ne sont pas une source de difficultés (2 à 3 %).
Concernant la logistique, les principales difficultés citées sont la raréfaction des « slots d’expédition » et la hausse importante des tarifs, avec des taux de 20 à 30 % cités.
Des spécificités par filières
Le baromètre met également en exergue des spécificités par filières dans l’échantillon des PME qui continuent à exporter.
Agrotech
Ainsi, si la baisse des commandes est citée en moyenne par 19 %, cette proportion grimpe à 25 % pour la filière agrotech, qui recouvre l’agroalimentaire. Elle grimpe même à 32 % pour les vins et spiritueux. Mais les difficultés logistiques sont également un frein important dans cette filière : 38 % alors que les problèmes financiers ne le sont que pour 10 %.
Art de vivre et santé
Dans les filières Art de vivre et santé, les problèmes logistiques sont également importants (34 %), devant le manque de visibilité (26 %).
Dans le détail, le secteur « univers de la maison-habillement-parure », les baisses de commandes sont en revanche la première difficulté (30 % de répondants).
Mais dans la filière parfumerie-cosmétique, c’est encore la logistique qui est le frein le plus important (61 %), aggravé par la fermeture des lieux de vente ; en revanche, les baisse de commandes sont moins ressenties (9 % des répondants) et les difficultés financières minoritaires (9 %).
Dans la filière santé, la baisse des commandes n’est pas un problème (10 %) et une forte majorité veut poursuivre à l’export (63 %).
Tech & Services
Pour les entreprises de cette filière, c’est le manque de visibilité est qui est le problème le plus cité (46 %), alors que la logistique est au même niveau que les problèmes d’exécution des contrats (7 %).
L’étude contient par ailleurs la présentation d’une série d’exemples concrets de problématiques, qui montrent que chaque entreprise est un cas particulier. De quoi nourrir la réflexion sur le futur plan de relance...
Christine Gilguy