L’OSCI joue la continuité dans le changement, et vice versa, ce qui est plutôt sage à la veille de scrutins électoraux majeurs en France, mais dans un contexte de grande incertitude, alors que la balance commerciale peine à confirmer son redressement*. Après avoir réélu Étienne Vauchez, mi-novembre dernier, pour un deuxième mandat de trois ans à la tête de cette fédération qui regroupe les sociétés d’accompagnement à l’international (SAI), de commerce international (SCI) et de gestion export (SGE), elle a renouvelé partiellement, fin janvier, son conseil d’administration, et détaillé, dans un communiqué du 8 février, sa feuille de route et les noms de ceux qui la mettront en œuvre.
D’abord la feuille de route pour la période 2017-2019. Elle contient deux principaux axes dont le premier est de «continuer à renforcer l’industrie française de l’accompagnement et de l’externalisation de l’exportation : renforcement de l’offre, stimulation de la demande et amélioration de l’efficience du marché » précise le communiqué de l’Osci. « Nous pensons en effet que l’exportation française a besoin de sociétés de d’accompagnement et de commerce international puissantes si elle veut se redresser ».
Deuxième axe : faire grossir cette fédération qui, adossée à la Confédération du commerce de gros (CGI), a déjà doublé de taille depuis 2013 -150 membres au lieu de 70 en 2013- en y attirant les métiers du commerce et du négoce internationaux, et en l’imposant dans toutes les instances officielles de concertation sur l’écosystème du commerce extérieur français.
Nouveaux services, « task force », événements…
Au chapitre du renforcement de l’offre, il s’agit d’aider ses membres à développer « de nouveaux services » (e-commerce cross border, externalisation de la prospection…) mais aussi de nouvelles solutions pour des marchés spécifiques avec la création d’une « task force » sur l’Afrique et d’une autre sur le sourcing. Des universités d’été et d’hiver sont également en projet.
La « stimulation de la demande » passera, elle, par un ancrage de l’OSCI auprès des grands donneurs d’ordre et prescripteurs de programmes de soutien au développement international des entreprises (fédérations, pôles de compétitivité, Régions, etc.) mais aussi la promotion des métiers des SCI et, plus généralement, ceux des membres, au sein du monde francophone.
Autre priorité : l’amélioration de « l’efficience du marché ». Un point sensible puisqu’il s’agit précisément non seulement de créer un « annuaire » des acteurs de ces métiers destiné aux « producteurs français », mais aussi et surtout d’en surveiller les autres acteurs, et en particulier s’assurer « d’une concurrence loyale avec l’écosystème public ».
En l’occurrence, l’OSCI s’est fait une spécialité, ces dernières années, de dénoncer les pratiques qu’elle considère comme « déloyales » de la part d’acteurs publics nationaux et régionaux touchant ou gérant des programmes de subventions –Business France, en particulier, mais aussi de plus en plus les chambres de commerce en France, voire les agences régionales comme feu Erai.Ce qui a d’ailleurs contribué à l’imposer comme interlocuteur des pouvoirs publics. Participer à « l’amélioration des dispositifs de financements du développement international » fait d’ailleurs aussi partie de ses nouvelles priorités au moment où Bpifrance devient le « guichet » unique des soutiens à l’export de l’Etat.
Augmenter des deux tiers le nombre de membres et de délégations à l’étranger
Au chapitre du renforcement de la fédération elle-même, l’objectif de la nouvelle mandature est d’abord de grossir, en France comme à l’étranger. Il s’agit de faire progresser de deux tiers le nombre de membres, de 150 à 250 (70 en 2013), et celui des délégations à l’étranger de 30 à 50, d’attirer de nouvelles fédérations, et développer son incubateur qui, depuis 2 ans, fait bénéficier des sociétés nouvellement créées de conseils de seniors.
Le président réélu, qui « croit en l’action collective », s’appuiera sur un conseil d’administration partiellement renouvelé et composé d’une vingtaine de chefs d’entreprises (voir ci-après*) ainsi que sur une cinquantaine de membres volontaires. Autant de pilotes pour les différents chantiers annoncés, dont le détail est fourni sur le site Internet de l’organisation**. On relève qu’outre des universités d’été et d’hiver, elle a mis à son planning l’organisation d’un « événement OSCI monde », qui pourrait être l’occasion d’un resserrement des liens entre les professionnels en France et ceux à l’étranger, à l’instar de ce qu’ont fait avec succès les Conseillers du commerce extérieur –dont beaucoup de ces professionnels font partie- en octobre dernier avec leur premier « mondial »***.
CG
*Composition du nouveau conseil d’administration de l’OSCI : Laurence Allot, d’Idela Conseil (SAI) ; Hubert Bringer, Harth (SNCI/SCI) ; François Coulin, Marex (SGE) ; Hervé Druart, groupe Salveo (SAI/SCI) ; Boris Lechevalier, Altios International (SAI) ; Arnaud Leurent, All Winds (SAI) ; Anne Martel-Reison, EOC International (SAI) ; Jean-Philippe Prugnaud, Mint (SNCI/SCI) ; Gilles Rémy, Cifal Group (SAI/SCI) ; Jean-Mathieu Sahy, Capital Export (MA) ; Camille Verchery, VVR International (SAI/SCI), ; Amaury Vildrac, Dualest (SAI/SCI).
**Plus de détails au lien : www.osci.fr/content/la-gouvernance
***Lire : Le Mondial des CCE 2016 : après le succès de Deauville, les CCE préparent déjà “Bali 2017”