Erai, c’est fini. Le Tribunal de grande instance (TGI) de Lyon a prononcé le 30 juin la liquidation définitive d’Erai association, pendant 27 ans le bras armé de la Région Rhône-Alpes pour le soutien à l’internationalisation des entreprises rhônalpines. Il a aussi validé les derniers projets de reprise de filiales ou succursales présentés par l’administrateur judiciaire. Au total, seules sept des 23 anciennes implantations et une partie importante de leurs salariés auront donc pu être sauvées par des repreneurs en comptant le dernier projet validé, celui de la société d’accompagnement à l’international (SAI) Salvéo, pour reprendre les implantations à Dubaï, au Maroc et en Chine (Lire par ailleurs dans la Lettre d’aujourd’hui*), qui sauve 72 emplois. Le processus de liquidation va être engagé pour toutes les autres structures.
La veille, le 29 juin en fin de journée, la Commission permanente du Conseil régional avait voté (grâce à l’abstention des Verts d’EELV et de l’UDC, qui réunit les Républicains et les centristes) le fonds de secours de 900 000 euros destiné à régler les arriérés de paiements de certaines implantations à l’étranger mettant en danger, dans certains cas, leurs cadres dirigeants. Des fonds qui seront mis à la disposition de l’administrateur judiciaire sur un compte spécial, dont 600 000 euros immédiatement et le reste sur justificatifs.
Au siège à Lyon, selon une source au conseil d’administration d’Erai, la cinquantaine de salariés restant devraient être mis en congés payés à partir du 6 juillet, pris en charge par un système d’assurance des AGS, avant d’être pris en charge par l’assurance-chômage (ou bénéficier d’un reclassement). Pour les 11 filiales, succursales ou bureaux sans repreneurs à l’étranger, Daniel Gouffé, président d’Erai, pourra mener à bien leur liquidation grâce au fonds de secours.
Outre les entités reprises par Salvéo, rappelons que quatre autres offres de reprise d’implantations ont déjà été validées le 9 juin par le TGI : Allemagne (Le Dom/Villafrance), Russie (Eddy Diot), Turquie (Simay Soylu, directrice de la filiale ), Vietnam (Jacques Rostaing/Aymeric Pons, directeur du bureau)**. Le projet de reprise de l’implantation de Turin, en Italie, soutenue par son directeur Mirko Mottino, aurait été écarté par le TGI parce qu’elle maintenait la condition suspensive du règlement des arriérés par la région.
Restera aussi à trouver des solutions pour assurer la continuité de services aux entreprises clientes d’Erai dans les pays où ses antennes vont être liquidées. Les SAI membres de l’OSCI (Opérateurs spécialisés du commerce international) mais aussi certaines Chambres de commerce françaises à l’étranger (CCIFI) pourraient offrir des solutions.
Contacté par la Lettre confidentielle, le vice-président de l’OSCI, François Coulin, qui représentait cette organisation au conseil d’administration d’Erai et dont deux membres ont fait partie des repreneurs (Le Dom/Villafrance et Salvéo), nous a confirmé que « l’OSCI se préoccupe désormais du sort des contrats en cours d’Erai avec 350 entreprises là où une solution de reprise n’a pas été validée (soit 20 pays sur 27) ». Il a précisé qu’elle « apportera également sa contribution à la réflexion qui est d’ores et déjà engagée par la Région Rhône-Alpes pour jeter les bases de l’après Erai en matière de soutien à l’effort d’exportation des entreprises ». Un vaste chantier qui s’annonce…
Christine Gilguy
*Erai/Rhône-Alpes : J. Sponar dévoile les ambitions de Salvéo pour les filiales à Dubaï, au Maroc et en Chine
**Erai / Rhône-Alpes : à peine un quart des implantations à l’étranger seront reprises
Pour prolonger :
–Erai/Rhône-Alpes : seul le projet de reprise de la filiale de Dubaï encore sur la table
–Erai/Vietnam : Jacques Rostaing livre ses vérités sur le dossier et sa stratégie pour Erai Asie du Sud-Est
–Erai/Allemagne : Le Dom/VillaFrance garde le nom, le personnel et les bureaux d’Erai GmbH