Cet article en accès gratuit, qui a fait l’objet d’une alerte diffusée le 11 décembre à 8 h aux abonnés de la Lettre confidentielle, a été mis à jour le 12 décembre.
A la veille du Sommet « One planet Summit », qui se tient le 12 décembre à Paris à l’initiative de la France pour faire avancer la lutte contre le changement climatique malgré le retrait des États-Unis, le SER (Syndicat des énergies renouvelables) et l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) ont publié une cartographie inédite sur les réalisations françaises à l’international dans le secteur des énergies renouvelables, que le Moci a pu consulter en avant-première.
Elle met en lumière les opportunités d’affaires réelles que font naître les nouvelles priorités climat tout en valorisant les performances des entreprises françaises sur ces marchés naissants.
« Sur un marché mondial qui représente plus de 240 milliards de dollars annuels ces six dernières années, les entreprises françaises tirent leur épingle du jeu » se réjouissent les deux organisations, qui devaient présenter cette cartographie ce 11 décembre, lors d’une conférence organisée à l’Unesco, sur le thème « Énergies renouvelables, les entreprises engagées pour le climat », à l’occasion du Sommet.
83 réalisations recensées dans 54 pays en 2017
Mise en ligne sur la plateforme dédiée www.savoirfairefrancais-enr.fr, cette cartographie recense, en 2017, 83 projets réalisés, localisés dans 54 pays sur tous les continents. En termes de capacités, ils totalisent 3,6 GW de puissance, répartis entre le solaire (62 %), l’éolien terrestre (10 %) et l’éolien en mer (5 %). Ils représentent près de 5 milliards d’euros d’investissement et 4600 emplois créés, dont 3000 en France et 1600 dans les pays de localisation. Interactive, elle sera mise à jour régulièrement.
La plateforme donne, pour chaque projet, le secteur concerné (bioénergies, éolien, solaire, énergies du sous-sol, hydroélectricité, énergies marines renouvelables, efficacité énergétique), un descriptif et l’apport de l’entreprise française, qu’il concerne l’ingénierie, la conception/fourniture d’équipement, l’exploitation. Elle « illustre le rayonnement des entreprises françaises dans le domaine des énergies renouvelables à l’International », souligne le SER et l’Ademe dans un communiqué conjoint.
De fait, si neuf projets sont localisés en Europe, les autres se répartissent entre différentes zones du grand export, avec en tête par le nombre, l’Amérique latine et l’Afrique :
-États-Unis : 6 projets, dont 5 sur la côte ouest, 1 sur la côte est (solaire, éolien).
-Amérique latine : 19 projets.
-Afrique : 16 projets dont 7 en Afrique de l’Ouest, 2 en Afrique centrale, 6 dans l’océan Indien et 1 en Afrique du sud.
-Proche et Moyen Orient : 6 projets.
-Asie Pacifique : 6 projets.
Exemples de ces projets ?
En Californie, c’est Exosun qui fournit des trackers solaires innovants au centrales du Mexicain Forza Systems. En Amérique latine, c’est, au Brésil, Voltalia qui a construit son plus grand parc éolien en partenariat avec Copel sur un site situé à São Miguel do Gostoso, à l’est du pays.
En Afrique, Green Yellow, a été choisie par la société sénégalaise Damag pour mener ses premiers projets d’efficacité énergétique de grande ampleur, incluant une centrale photovoltaïque. Au Moyen Orient, c’est Mascara qui fournit la technologie de la première centrale de dessalement d’eau de mer fonctionnant à l’énergie solaire construite à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis.
En Asie, c’est par exemple à Shanghai, la fourniture par Enertime d’un système de récupération de chaleur résiduelle à une usine d’acier de Baosteel.
PME, ETI et grands groupes français, « elles participent activement à la croissance mondiale à deux chiffres que connaît ce marché ces dernières années » estiment encore le SER, qui compte 360 entreprises membres, et l’Ademe, qui réunit 135 éco-entreprises dans son club international. Elle espèrent ainsi, grâce à cette plateforme, mieux faire connaître les savoir-faire français dans ce secteur en plein boom aux donneurs d’ordre étrangers. Le One Planet Summit, auquel participent des délégations venues de près de 100 pays, était une occasion idéale pour sortir un tel catalogue.
Christine Gilguy
Pour prolonger :
Lire au sommaire de la LC d’aujourd’hui : Energies renouvelables / One Planet Summit : les acteurs français veulent « chasser en meute »
Et aussi
–CETA / AECG : Paris promet un plan d’actions sur l’environnement, la santé et le climat
–Amérique latine / France : B. Le Maire et R. Rioux confirment l’engagement sur le climat
–Climat / COP : pour L. Tubiana, « l’Accord de Paris ne va pas disparaître même si les Etats-Unis en sortent »