Il y a urgence : selon les résultats d’une enquête menée par la CPME auprès de ses membres, seulement un dirigeant d’entreprise sur trois concernés par le Brexit affirme s’être préparé. De quoi confirmer les craintes du gouvernement, qui a récemment relancé un appel à la mobilisation des entreprises sur ce sujet.
Cette enquête a été menée en ligne auprès des membres de l’organisation patronale entre le 3 et le 18 octobre et 180 chefs d’entreprises ont répondu. Les questions portaient sur leur niveau d’information et de préparation au Brexit. Les principaux résultats sont en ligne sur le site www.cpme.fr. Ils ont été dévoilés lors d’une réunion organisée par la CPME le 22 octobre sur les conséquences du Brexit pour les entreprises, à seulement 9 jours de l’échéance du 31 octobre. De quoi en rajouter dans l’inquiétude ambiante.
43 % concernés, dont 35 % préparés
Dans le détail, selon les résultats, 43 % des dirigeants ayant répondu se sentent concernés par la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). Parmi ceux-ci, seulement 35 % affirment s’être préparés.
Ces derniers ont pris deux types de mesures, selon le communiqué de la CPME:
-la négociation avec les entreprises britanniques (modification des seuils de déclenchement des commandes, prise en compte des délais d’approvisionnement, augmentation des stocks), d’une part,
-et la réduction ou l’arrêt des échanges (déréférencement des produits britanniques, recherche d’offres commerciales alternatives, etc.).
Seulement 11 % des chefs d’entreprises informés
Reste que les deux tiers des entreprises concernées ne sont donc pas préparées. La faute aux pouvoirs publics ?
C’est ce que laisse entendre la CPME dans son communiqué. Selon elle, « les chefs d’entreprise se disent insuffisamment informés par les pouvoirs publics, seulement 11% d’entre eux estimant avoir bénéficié d’informations des pouvoirs publics leur permettant d’affronter le Brexit ». Celles-ci sont venues principalement des douanes (formalités douanières en matière de TVA et de droits de douane, création de club Brexit, etc.).
Une impression ou une réalité alors que le gouvernement, notamment le ministère de l’Économie et des finances, a commencé à communiquer sur le sujet dès fin 2018 et a multiplié, à partir du début du mois de septembre 2019, les appels à la mobilisation des entreprises, en mettant notamment la pression sur les opérateurs et les fédérations ? Le Medef a d’ailleurs publié dans la foulée, le 16 septembre, un communiqué appelant à se préparer à un Brexit sans accord et organisé le 26 septembre un colloque sur les conséquences concrètes et les mesures pour se préparer à cette sortie du Royaume-Uni de l’UE.
Quatre conseils pour se préparer au Brexit
Mais manifestement, ces messages n’ont pas atteint la majorité des patrons de PME. Dans son communiqué, la CPME appelle donc les chefs d’entreprises à s’y mettre sans tarder.
Ses quatre conseils reprennent des mesures que nous avons eu l’occasion de détailler dans de précédents articles :
-évaluer les conséquences du Brexit sur leur activité en utilisant l’autodiagnostic en ligne de la Direction générale des entreprises (www.votrediagnosticbrexit.fr),
-planifier et établir un plan de contingence pour mettre en œuvre les mesures qui permettront d’atténuer les impacts du Brexit,
-demander un numéro EORI, c’est-à-dire un SIREN européen, auprès des douanes, indispensable pour importer ou exporter des marchandises,
-faire un choix d’organisation pour le dédouanement.
Il n’est que temps.
Desk Moci