François Hollande et Laurent Fabius ont décidé de donner un deuxième souffle à l’association AfricaFrance (nouveau nom de la Fondation Africa France), décidée lors du sommet de l’Élysée des 6 et 7 décembre 2013, mais seulement véritablement opérationnelle depuis février dernier. Une relance que le président de la République et le ministre des Affaires étrangères et du développement international jugent d’autant plus nécessaires que le président et initiateur de la structure, le Franco-Béninois Lionel Zinsou, ex-président du fonds d’investissement PAI Partners, est devenu Premier ministre du Bénin.
Chargé d’un audit de cette coquille « un peu trop vide », explique un proche du dossier à la Lettre confidentielle, Jean-Michel Debrat, conseiller Entrepreneuriat social à l’Agence française de développement (AFD), doit remettre son rapport à l’Élysée fin octobre-début novembre. Tous les partenaires de l’association vont être consultés dans le but de bien identifier leurs attentes.
Vers la nomination d’un directeur général et d’un coprésident
A ce jour, AfricaFrance développe trois programmes :
-« RH-Excellence Afrique », créé par le Conseil français des investisseurs en Afrique ou Cian (pour plus d’informations, voir dans la rubrique « çà bouge »), en partenariat avec AfricaFrance, pour « accompagner le renforcement des compétences en Afrique par la promotion active d’une offre de formation professionnelle d’excellence » ;
-« Lead Campus », préfiguré par Danone et piloté par l’Institut d’études politiques (IEP), pour offrir sur des campus africains un cycle de formation au leadership pour des Africains à fort potentiel ;
-et « Young Leaders », dont l’objectif est de réunir, chaque année, une trentaine de jeunes leaders africains et français en deux sessions en France et en Afrique. Des « clusters » ou groupes de travail sont aussi constitués dans la mode, l’e-learning, l’agroalimentaire ou le droit.
Jean-Michel Debrat, qui a réalisé l’essentiel de sa carrière à l’AFD, connaît bien l’Afrique, puisqu’il dirigea le bureau régional en Afrique du Sud de l’instrument financier de la coopération française de 2010 à 2014, après avoir été le numéro deux de l’AFD de 2002 à 2010. Si la « vision d’AfricaFrance qu’il proposera était entériné, alors il pourrait occuper le rang de directeur général de la structure », confie un bon connaisseur des arcanes africaines. Il appuierait alors Lionel Zinsou, qui resterait président, mais un coprésident serait aussi nommé. « Sans doute, selon l’interlocuteur de la LC, un homme politique, un homme ou une femme proche du pouvoir ».
François Pargny